Rendez-vous n Le Festival international du film arabe d'Oran se tiendra, pour l'édition de cette année, du 22 au 27 juillet. C'est ainsi qu' El Bahia vivra, l'instant d'un rendez-vous, au rythme des projections et des rencontres avec cinéastes et acteurs arabes. Lors de ce festival, un hommage sera rendu à celles et ceux qui ont participé et contribué à la réalisation de «Omar Gatlato», un film culte ayant marqué à jamais les annales du cinéma algérien. Cet hommage viendra célébrer les quarante années de la réalisation de ce film. «Omar Gatlato» a été réalisé en 1976 par Merzak Allouach, et vu le succès enregistré auprès du public et l'impact qu'il a eu sur la critique, le film, qui était au programme de la Semaine internationale de la critique, au Festival de Cannes 1977, a obtenu plusieurs prix, notamment à l'étranger : médaille d'argent à Moscou en 1977, prix au Festival international du film de Karlovy Vary en 1978. Le film, premier long métrage de Merzak Allouache, a connu un grand succès, tant «il a perturbé le cinéma algérien, le rendant plus libre, plus inventif et surtout plus proche de la réalité», car «depuis l'indépendance, en 1962, les cinéastes ont orienté leur création vers une approche propagandiste, contrôlée par un financement étatique de plus en plus présent». Et avec «Omar Gatlato», Merzak Alloucahe, qui faisait partie, à l'époque, d'une nouvelle génération de cinéastes, apporte une façon nouvelle de faire du cinéma, une approche novatrice. Et c'est dans «un style décontracté», que le cinéaste relève le défi. Il réalise un chef-d'œuvre. Dans ce film, Merzak Allouache dresse un bilan de quatorze années d'indépendance, c'est un film social, il raconte la société algérienne de l'époque à travers sa jeunesse, une jeunesse frustrée, rêveuse, bercée par tant d'illusions qui, finalement, s'avéraient perdues, une jeunesse désenchantée, quelque part trahie, une jeunesse à qui ne s'offre aucune perspective, voire une jeunesse désœuvrée, bloquée dans un quotidien morose et ennuyeux et pour qui les journées se ressemblent toutes, seule occupation : passer son temps à rêver et à fantasmer. C'est le cas de Omar, cet «amoureux de la vie», qui, passionné par la musique chaâbie et les films hindous, est emporté par ses aspirations et son lyrisme. Le personnage de Omar est présenté comme un macho, mais au cœur tendre, il est interprété par Boualem Bennani. Par ailleurs, «Omar Gatlato» pose la question du logement et du chômage : le film décrit avec humour cependant une jeunesse qui est confrontée au chômage, au manque de logement et, en outre, à la séparation des sexes. Tel un peintre, Merzak Allouache, en fin observateur, brosse un tableau de la société algérienne, une peinture qui met en scène le vécu social de l'Algérie, ses contradictions, ses frustrations, ses désirs et ses aspirations.