Action Fatah a déposé plainte contre le service maternité de l?hôpital Parnet pour «non-assistance à personne en danger». Il compte même ester en justice le service de maternité de Kouba, là où sa femme est décédée. «Porter plainte a été la seule chose que je pouvais faire à 4 h. J?étais désespéré et perdu. Je pouvais prendre ma femme dans une clinique privée ou même à l?étranger. J?ai les moyens et l?entreprise où je travaille pouvait la prendre en charge. Je l?aurais emmenée au bout du monde si elle le voulait. Mais Bahia a refusé, elle a dit que le service maternité de Parnet était le meilleur en Algérie. Nous avons fait confiance à nos hôpitaux et à nos médecins, nous avons eu tort», lance-t-il en avouant encore qu?il se sent coupable, car il aurait dû ne pas écouter sa bien-aimée. «Aujourd?hui, j?ai perdu confiance. Il n?y a plus de conscience professionnelle.» «Prenez-la à Kouba. Elle ne mourra pas, elle est en train de jouer la comédie pour accoucher ici. Vous faites tout ça pour que l?on vous prenne en charge??, m?a lancé une infirmière de garde lorsque je la suppliais de prendre en charge ma femme.» Ces mots hostiles résonnent encore dans les oreilles du jeune veuf qui n?est pas près d?oublier cette nuit cauchemardesque. «Je me suis senti comme un vulgaire étranger. Pourtant, j?étais dans mon pays.» Après le dépôt de plainte au commissariat d?Hussein Dey, une enquête a été ouverte sur ordre du procureur qui a pris l?affaire en main. Il y a quelques jours, le chef du service maternité de l?hôpital Parnet a été convoqué par la police, mais il ne s?est pas présenté. Fatah a déjà pris un avocat. Il a été entendu par la police ainsi que trois autres époux qui ont déposé plainte contre le même service, le même soir et pour la même cause. «La femme de l?un de ces citoyens a accouché dans le couloir du service parce qu?on a refusé de la prendre en charge, insiste Fatah. Cette dernière m?a affirmé que le bloc des urgences était vide et non pas submergé, comme le prétendait le médecin de garde. J?irai jusqu?au bout. Je veux connaître la vérité et que les responsables de la mort de ma femme soient sanctionnés.»