Sortie n Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a affirmé, jeudi, que les imams et leurs auxiliaires sont interdits de pratiquer la roqia dans les mosquées et écoles coraniques. Mohamed Aïssa qui répondait à une question du membre de l'Assemblée populaire nationale (APN), sur le recours croissant de larges franges de la société au traitement par la roqia, a indiqué que son département «interdit fermement aux imams de pratiquer la roqia dans les mosquées et écoles coraniques, admettant toutefois que cette pratique gagne de plus en plus de terrain au sein de la société algérienne, voire la société arabo-musulmane». Le ministre a rappelé dans ce sens le communiqué publié par le ministère de tutelle à ce sujet en 2003 et renouvelé en 2015, définissant «la roqia et les conditions de celui qui la pratique» et précisant «qu'elle n'est pas une profession et ne pourrait jamais l'être et qu'elle «ne sera pas homologuée». M. Aïssa a rappelé également la campagne de sensibilisation qui a suivi la publication de ce communiqué notamment à travers les médias pour sensibiliser la société. Beaucoup de personnes préfèrent aller chez un imam prétextant que c'est une roquia chariya mais surtout pour éviter de tomber dans les filets des charlatans qui ont poussé ces dernières années comme des champignons dans notre société. Cependant de nombreuses personnes constatent avec regret le peu d'effet de la roquia, si ce n'est l'effet psychologique puisque généralement elles se rendent chez plusieurs raquis et leur problème est toujours là. Certains imams non attirés par le gain facile, conseillent plutôt le malade de se faire la roquia lui même alors que d'autres recommandent aussi la sadaka «l'aumône» permettant la guérison. D'autres personnes ne croient pas du tout à la roquia : «moi personnellement, je ne crois pas à cette pratique, nous dit un homme d'un certain âge, ce sont des sciences occultes qui échappent à la rationalité», dit-il. Cette pratique a pourtant beaucoup d'adeptes qui y recourent en général lorsque les autres moyens utilisés de médecine n'ont donné aucun effet. Il y a même des gens qui y recourent parce qu'ils n'ont pas pu accéder à la médecine. Toutefois, le rôle de l'imam ne doit pas se limiter à diriger la prière collective ou à apprendre certaines pratiques religieuses, cultuelles dans la société, mais, il doit éclairer la population contre les dangers de la roquia. Une mauvaise pratique de celle-ci peut en effet aller jusqu'à entraîner la mort, par intoxication à l'eau (soi disant bénite) par exemple, si le patient n'est pas pris en charge immédiatement, estiment les spécialistes. Combien de cancéreux et de diabétiques ont dû recourir à la roquia alors qu'ils devaient être pris en charge par un spécialistes à temps.