Révision n L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait maintenir en l'état sa production dans un contexte de remontée des prix du baril et de rivalité entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Lors de leur réunion ce jeudi dans la capitale autrichienne, les ministres des pays membres de l'Opep se sont montrés globalement assez optimistes sur le fait que les prix du pétrole allaient continuer à se reprendre dans la seconde partie de l'année, laissant penser que le cartel devrait plus que jamais opter pour le statu quo. A l'image de la plupart de ses homologues, le ministre iranien du Pétrole s'est félicité, hier, de voir le marché jouer parfaitement son rôle de rééquilibrage, alors que les cours, tombés en janvier et février à 26-27 dollars le baril, ont bondi d'environ 80% depuis. «Si l'Opep prend une décision, cela accélérera (ce processus) mais il semble que l'Opep n'ait rien fait jusqu'ici», a fait valoir Bijan Namdar Zanganeh, le ministre iranien du Pétrole. «Les règles du marché, qui sont la demande et l'offre, fonctionnent et je pense que c'est l'essence de cette politique de l'Opep», a renchéri le ministre émirati de l'Energie, Suhail al-Mazroui, jugeant que le marché s'était «corrigé à la hausse depuis le début de l'année» et se dirigeait vers un «prix juste» à la fois pour les consommateurs et pour les producteurs. Avec un baril qui avoisine désormais les 50 dollars, la probabilité que l'Opep infléchisse sa position par rapport à sa réunion de décembre est donc jugée hautement improbable par la plupart des observateurs. D'autant que le ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino a estimé qu'un gel de la production était «de facto» en place depuis trois à quatre mois en raison d'interruptions non programmées de production dans plusieurs pays, notamment au Koweït, au Canada ou encore au Nigeria et en Colombie. La rivalité opposant l'Iran, de retour sur le marché pétrolier à la faveur de la levée des sanctions occidentales, à l'Arabie saoudite, poids lourd du cartel, a déjà largement contribué à l'impasse des négociations menées depuis le début de l'année sur un éventuel gel de la production au niveau mondial, alors que Riyad a toujours indiqué qu'il n'y consentirait pas unilatéralement. Or, fidèle à son objectif de regagner aussi vite que possible le terrain perdu depuis 2012, M. Zanganeh a annoncé que l'Iran produisait actuellement plus de 3,8 millions de barils par jour (mbj) de pétrole, et atteindrait très prochainement la cible des 4 mbj. Le ministre algérien de l'Energie, Salah Khebri, a ainsi souligné qu'il attendait «beaucoup de choses» de la réunion de l'Opep et a de nouveau indiqué qu'il était partisan d'un gel de la production. Le marché «est en voie» de rééquilibrage mais «il faut qu'on fasse des efforts», a-t-il précisé. Le ministre angolais du Pétrole, José Maria Botelho de Vasconcelos, s'est également dit en faveur de la discussion d'une potentielle limitation de la production, jugeant que la tendance plus positive des prix n'était pas encore suffisante.