Rendez-vous n «Maxilangues» est un Salon international dédié aux langues et aux cultures étrangères, il se tiendra durant quatre jours, du 3 au 6 octobre prochain. Il aura lieu en même temps au Centre culturel Mustapha Kateb (Etablissement Arts et culture) et au palais de la culture Moufdi Zakaria. Selon Mohamed Saïdi, coordinateur de l'événement, «ce Salon est une première en Algérie», et il a pour objectif de s'ouvrir aux langues et aux cultures étrangères. A la question de savoir pourquoi un Salon international des langues et des cultures, Mohamed Saïdi répond : «Tout a commencé par un constat. Nous avons constaté que les Algériens s'intéressent aux langues étrangères de façon presque naturelle, vu la position géographique parti-culière de l'Algérie, une position où convergent divers horizons culturels et historiques (amazigh, arabo-musulman, méditerranéen et africain).» Et de rappeler que l'Algérie a connu dans le temps, avant l'occupation française, un âge d'or où se côtoyaient et s'influençaient mutuellement rien que dans le port d'Alger plusieurs langues, allant jusqu'à une vingtaine. «Et il est temps aujourd'hui que l'Algérie récupère sa place d'antan», nous déclare Mohamed Saïdi. Ce dernier tient, en outre, à expliquer que «la demande en langues étrangères chez nous dans sa perception culturelle et civilisationnelle dépasse l'offre», tout comme il explique que «les écoles privées et les centres culturels étrangers ne proposent aux étudiants qu'un enseignement leur dispensant seulement des compétences techniques afin de poursuivre leurs études à l'étranger ou pour obtenir un travail au sein des entreprises internationales. Par ailleurs, Mohamed Saïdi regrette que l'enseignement des langues étrangères au niveau des écoles et des universités algériennes ne réponde pas vraiment aux besoins et aux aspirations des apprenants, tant il ne tient pas compte des nouvelles réalités sociales, économiques, scientifiques et culturelles. Il rappelle que des commissions ont été installées au niveau du ministère de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, visant à renouveler, voire à moderniser l'enseignement des langues étrangères, mais que cela n'a pas abouti. Pour Mohamed Saïdi, on ne peut enseigner les langues vivantes qu'à travers des activités vivantes, à travers lesquelles l'apprenant assimilera pleinement la langue et ses contenus culturels. C'est ainsi que Mohamed Saïdi appelle à revoir le cadre et les mécaniques qui servent de base aux méthodologies et autres procédés d'enseignement d'une langue étrangère. Celui qui a dressé un constat négatif au sujet de la maîtrise des langues qui est dû au nombre d'heures insuffisant réservé à leur enseignement dans le programme scolaire, estime qu'«il est important d'instaurer une stratégie efficace pour remédier à cet état de fait». Initiée par un collectif de traducteurs chevronnés, qui ont voulu créer un espace dans lequel les expériences, les recherches et les méthodes pédagogiques les plus en pointe seront mises en évidence, le Salon se présente comme un rendez-vous annuel, à travers lequel les organisateurs espèrent en faire «l'une des principales mécaniques pour développer la coopération locale et internationale entre les instituts d'enseignement de langue», tout comme ils comptent «promouvoir la traduction et l'édition dans les différentes langues, promouvoir l'investissement culturel, fructifier les projets culturels, ceux notamment qui privilégient les échanges et les connaissances entre les peuples. Notons que ce Salon compte dans son programme des espaces d'exposition, des activités d'animation et des conférences dans lesquels la question du phénomène des langues en Algérie sera abordée.