Constat n Le théâtre en milieu scolaire ne cesse de revendiquer sa place au sein de l'éducation nationale. Que de promesses, projets et intensions fort louables du reste pour que dans les différents paliers de l'enseignement (primaire, collège et lycée) on vient, enfin à insérer dans les programmes pédagogiques l'art des planches. Encore faut-il que le ministère de l'Education prenne le train en marche et s'investisse en ce sens en introduisant dans les programmes d'enseignement cette discipline. C'est autour de cette thématique que s'est déroulée la rencontre, hier, au Théâtre national algérien (TNA) avec comme interlocuteurs, Djamila Zegaï, universitaire, spécialiste en critique théâtrale, Benchmissa Kada, marionnettiste et Larbi Attaoui, chercheur et spécialiste en théâtre pédagogique. Ce dernier ne tarit pas sur une des exigences dont il fait son cheval de bataille, à savoir l'introduction du théâtre et de la dramaturgie dans les programmes scolaires. Une absence qu'il définit d'intolérable en ce 21e siècle, d'autant, signale-t-il, que le théâtre œuvre à l'universalité. Tout au long de son intervention Larbi Attaoui a insisté quant à la nécessité de jumeler pédagogie et théâtre, au sein de l'école algérienne. A cet effet, il interpelle les pédagogues à adapter avec perspicacité l'art d'enseigner à celui des planches. Un duo indissociable à la construction de l'identité culturelle de l'enfant, avec comme perspective l'enrichissement de celui-ci au contact des activités artistiques et culturelles. Djamila Zegaï, dans une longue plaidoirie, a décortiqué la place du théâtre en milieu scolaire en posant la question sur son éventuelle existence. Dans la foulée, elle a signalé que ses études et recherches sur la manière de greffer cette matière pour la développer au sein, de la population scolaire sont restées lettre morte auprès de responsables de certaines tutelles. Jusqu'à ce que l'actuelle ministre de l'Education nationale, Mme Benghebrit vienne à adhérer à ses observations et l'encourager dans sa tâche. Mme Zegaï s'insurge sur l'idée que le théâtre en milieu scolaire s'accorde à des situations événementielles. Elle a déclaré avec force : «Le théâtre à l'école est une pédagogie, un savoir et une compétence qui s'ouvre sur diverses formes artistiques. De même que l'art de la marionnette.» Djamila Zegaï, désenchantée, certes, mais toujours positive, a fini par déclarer : «Je porte un regard critique sur le théâtre scolaire dans notre pays.» Quant au troisième intervenant, Kada Benchmissa, lui, a parlé de sa passion : l'univers des marionnettes. Il l'a décrit comme un conteur. Il s'est penché sur ses protégées, au nombre de 500, venues du monde entier et auxquelles il a dédié un musée dans sa ville Sidi Bel-Abbès. Kada Benchmissa nous a instruits sur l'histoire des marionnettes, apportant détails et repères historiques. Non sans avoir fait découvrir des images sur grand écran pour étayer ses dires. Après avoir éclairé l'assistance sur nombre de faits sur un monde fabuleux remontant à l'antiquité, il a fait remarquer que ce sont les républicains espagnols exilés en Algérie qui ont introduit l'art de la marionnette dans l'Ouest algérien. Empreint de tendresse pour ses petits personnages-comédiens, le marionnettiste atteste que seule la ville de Béjaïa possède un espace destiné à l'animation des marionnettes. Il faut reconnaître à la Tunisie son engagement depuis de longues années à former des comédiens animateurs qui trouvent un emploi dans les structures d'enseignement scolaires. Verra-t-on un jour se développer ce processus en Algérie ?