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Ghardaïa
600 km pour rien?
Publié dans Info Soir le 29 - 09 - 2004

Colère Venue de Ghardaïa, accompagnée de son père, Saïda retourne bredouille. A cause de la grève, la date de son opération a été reportée, à une date indéterminée.
Elle ne sait d?ailleurs même plus quand elle pourra la subir. Elle est perdue. Assise à l?extérieur du service de cancérologie Pierre-et-Marie-Curie, sur le trottoir, en bas des escaliers, Saïda attend impatiemment depuis 10 h, le retour de son père, parti chercher un ami, un ophtalmologue pour que celui-ci intervienne et réussisse à faire hospitaliser sa fille. Saïda s?est munie d?un cabas et de deux sacs en papier où elle a mis ses affaires personnelles.
Elle devait être hospitalisée aujourd?hui avant de subir une intervention chirurgicale. Elle souffre d?un fibrome au sein gauche. «J?ai peur ! C?est la troisième fois que mon rendez-vous est reporté. Ce n?est pas possible. J?ai peur que cela évolue, d?ailleurs, le volume de mon fibrome a augmenté de 3 centimètres. Le médecin m?a recommandé de l?enlever», marmonne-t-elle avec l?accent particulier des Beni M?zab. Son visage bistré soudain blêmit. Elle se tait un moment, regarde les gens qui l?entourent, puis s?écrie presque : «Imaginez. Je suis venue de Ghardaïa, à 600 km d?Alger et je me fais renvoyer. Heureusement que mon père possède un logement à Ben Aknoun, sinon comment faire ? Aller à un hôtel et puis pour combien de jours ? Il y a des personnes venues de loin qui louent des chambres d?hôtel, car n?ayant pas de famille pour les héberger. Ils ont été renvoyés. C?est un enfer ! Celui qui contracte une maladie dans notre pays, c?est celui qui subit la colère de Dieu, vu les conditions de prises en charge !» La pauvre jeune fille vient pour la troisième fois au même département pour se faire opérer, en vain. Il y a toujours une cause pour qu?elle revienne bredouille. Emmitouflé dans son voile bleu nuit, qui tombe complètement sur son corps, robuste et forte comme la plupart des gens du Sud algérien, Saïda n?arrive pourtant pas à cacher sa douleur, sa colère et sa peur. «Parfois, les infirmiers me font comprendre que mon dossier a été perdu, alors je dois recommencer à zéro, ou que le médecin n?est pas là ou encore mon rendez-vous est reporté à une date ultérieure. La dernière fois, c?était à cause du séisme. Mais comprenez-moi, la maladie évolue et je crains que la situation empire».
Pour Saïda, le corps médical est le dernier qui doive observer une grève où même prendre un congé, car il y a urgence et les patients ne peuvent attendre. «Regardez ces centaines de personnes renvoyées depuis le matin. Elles ont besoin de soin. Elles doivent être prises en charge. La maladie n?attend pas.»
Il est 12h 30, le père de Saïda l?appelle de loin, son visage blêmit à nouveau. Il n?a pas trouvé son ami, donc, ils doivent partir. «Au revoir, lance-t-elle d?une voix cristalline, certes, j?ai peur, mais j?ai Dieu au fond du c?ur, c?est ce qui me donne du courage. A Ghardaïa, le prise en charge médicale est aussi défaillante. Elle est pire qu?ici.»


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