Appel n Le chef du gouvernement d'union nationale en Libye a appelé hier ses concitoyens à soutenir l'offensive pour reprendre Syrte au groupe Etat islamique. «Nous saluons les victoires remportées par nos fils (...) dans la bataille pour la libération de Syrte», a déclaré Fayez al-Sarraj dans une allocution télévisée. M. Sarraj a vu sa position renforcée par les succès de l'offensive lancée le 12 mai par les différentes unités armées soutenant le GNA, qui ont repris de nombreuses positions djihadistes dont le port et l'aéroport international de Syrte. Les pro-GNA avaient pris le contrôle d'un dépôt d'armes et de munitions avec un soutien aérien de l'armée. Pour M. Sarraj, le défi est de transformer les succès militaires des derniers jours en victoire politique. Son objectif déclaré est de faire du GNA le seul gouvernement d'une Libye unie, comme le souhaitent aussi l'ONU et la communauté internationale. Mais il se heurte jusqu'à présent au refus des autorités basées dans l'est du pays et contrôlant la Cyrénaïque, l'une des deux grandes régions peuplées du pays, de reconnaître sa légitimité et de lui céder le pouvoir. Ces autorités considèrent les forces pro-GNA comme des «milices hors-la-loi» et non comme l'une des composantes d'une armée nationale. «Nous suivons de près les combats à Syrte (...) mais chaque chose en son temps», a déclaré le colonel Ahmad al-Mesmari, un porte-parole des forces fidèles au général Khalifa Haftar, qui revendique détenir l'autorité militaire dans l'est. Les forces pro-GNA sont placées sous un commandement conjoint basé à Misrata, à 200 km à l'ouest de Tripoli. Elles sont composées de milices issues des villes de l'ouest qui s'étaient illustrées durant la révolte ayant conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. L'offensive sur Syrte est également menée par des unités venant de régions situées plus à l'est, comme les Gardes des installations pétrolières. L'opération anti-EI a déjà fait 140 morts parmi les forces pro-GNA et plus de 500 blessés, selon des sources médicales. Le bilan des pertes dans les rangs djihadistes n'est pas connu mais est probablement très élevé. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé hier l'opération navale européenne patrouillant au large de la Libye à faire respecter l'embargo sur les armes imposé à ce pays, afin d'aider le gouvernement d'union libyen dans sa lutte contre les djihadistes. La résolution, mise au point par Londres et Paris, a été adoptée à l'unanimité des 15 pays membres du Conseil. R. I. / Agences Contre-offensive de l'EI repoussée l Les forces progouvernementales libyennes ont annoncé ce matin avoir repoussé une nouvelle contre-offensive du groupe Etat islamique (EI) dans son fief à Syrte, où les djihadistes sont quasiment encerclés. L'EI a tenté de briser des positions contrôlées par les milices du gouvernement d'union nationale libyenne (GNA) dans le secteur ouest de la ville située à 450 km à l'est de Tripoli et dont une large partie a été reconquise depuis le 9 juin. Les djihadistes ont utilisé un char, des mortiers et des snipers, a indiqué un communiqué des forces pro-gouvernementales qui affirment avoir mis en échec cette attaque. Elles ont affirmé mercredi avoir progressé dans Syrte en ouvrant un nouveau front. «Nos forces ont tiré à l'artillerie lourde contre des secteurs situés autour du centre de conférence Ouagadougou», indique leur communiqué en évoquant le complexe où les djihadistes ont installé leur centre de commandement depuis qu'ils ont pris le contrôle de la ville en juin 2015.