Carnage n La liste des victimes s'est allongée dans l'attentat-suicide à la voiture piégée revendiqué hier par le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique à Baghdad, ont indiqué ce matin des responsables dans un nouveau bilan. L'attentat, dont le bilan est le plus lourd dans la capitale irakienne depuis un an incite davantage le gouvernement irakien à instaurer des mesures de sécurité efficaces à Baghdad afin d'éviter d'éventuels carnages. L'attaque survient une semaine après la perte par l'EI de son fief de Fallouja, tombé le 26 juin aux mains des troupes progouvernementales après une offensive de plusieurs semaines. L'Irak entame à partir d'aujourd'hui trois jours de deuil national en hommage aux victimes de l'attentat-suicide du groupe Etat islamique qui a été perpétré dans un quartier commerçant de Baghdad. Ce deuil national a été annoncé par le bureau du Premier ministre, Haïder al-Abadi, qui s'est rendu sur les lieux du drame et a promis d'en «punir» les responsables. M. Abadi a annoncé dimanche la modification des mesures de sécurité, notamment le retrait des détecteurs d'explosifs, dont l'efficacité avait été mise en doute. L'énorme déflagration a provoqué des incendies dans plusieurs immeubles et échoppes. Des hommes ont dégagé les corps de deux victimes de l'un des bâtiments en feu dans la rue jonchée de gravats et de débris. Hussein Ali, un ancien soldat de 24 ans, a affirmé que six employés dans un magasin appartenant à sa famille avaient été tués et leurs corps carbonisés. «Je vais de nouveau rejoindre le champ de bataille. Au moins là-bas je connais l'ennemi et je peux le combattre. Mais ici, je ne sais pas contre qui je dois lutter», a-t-il dit. Les rues du quartier étaient jonchées de décombres et la recherche puis l'identification des victimes pourraien l'avénément des américainst être très longues. «Dans les listes de victimes que j'ai vues, des familles entières — le père et ses fils, la mère et ses filles — ont été anéanties par l'explosion», a déclaré un membre des forces de défense civile. «Nous aurons besoin de plusieurs jours pour retrouver les corps des victimes», a-t-il dit. Le Premier ministre a aussi ordonné au ministère de l'Intérieur d'accélérer le déploiement du «dispositif Rapiscan pour la recherche de véhicules» à toutes les entrées de Baghdad, et interdit l'utilisation des téléphones portables au personnel de sécurité en service. Dans un communiqué diffusé par Site, le centre américain de surveillance des sites djihadistes, l'EI, a déclaré qu'un kamikaze irakien avait fait exploser une voiture piégée près d'un rassemblement de chiites, communauté musulmane majoritaire en Irak. Ce dernier s'est emparé en 2014 de larges pans du territoire mais il a depuis perdu du terrain au profit des forces gouvernementales.