Vision n La résorption des terres en jachère ou abandonnées constitue un pas essentiel devant permettre une autosuffisance alimentaire pérenne, a affirmé, hier à Constantine, le mi-nistre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Intervenant au cours d'une rencontre avec des céréaliculteurs et des cadres de son secteur, Abdeslam Chelghoum, qui s'est attardé sur l'urgence de résorber les terres en jachère ou abandonnées pour atteindre l'autosuffisance alimentaire, a indiqué que désormais son département s'occupera «fermement» de cette question, considérée comme essentielle dans le processus de développement économique national. «La transformation des terres en jachère en cultures pérennes est en mesure d'améliorer considérablement la production agricole et, par ricochet, réduire drastiquement la facture des importations alimentaires», a-t-il soutenu, appelant à une mobilisation générale pour mettre fin à l'importation des produits alimentaires dont le coût ne cesse d'augmenter d'année en année. Sur une superficie de six (6) millions d'hectares de terres cultivables, trois (3) millions d'hectares de propriétés agricoles sont cultivés à l'échelle nationale. Qualifiant ce dossier de «sensible», M. Chelghoum a indiqué que les textes de loi protégeant les terres agricoles et interdisant leur exploitation à d'autres fins, même par leurs propriétaires privés, «doivent être appliqués à la lettre» pour rentabiliser davantage ce secteur, considéré comme «stratégique» dans la nouvelle politique nationale de diversification économique. Dans ce contexte, le ministre a indiqué que des instructions fermes ont été données aux directeurs des ser-vices agricoles des 48 wilayas pour «suivre ce dossier de près et veiller à l'application de la loi en ce sens». Affirmant que son département accorde une attention extrêmement importante au dossier de résorption des terres en jachère et abandonnées, M. Chelghoum a ajouté qu'il était «préférable de résorber un hectare de jachère dans les régions à grandes potentialités agricoles que de mettre en valeur 10 hectares dans les régions à potentialités réduites». Dans ce contexte, le ministre a indiqué qu'il était «inconcevable» de parler de la mise en valeur de terres agricoles dans les régions du sud et des Hauts-Plateaux, alors que des terres à grandes potentialités agricoles sont abandonnées dans le nord du pays. Revenant sur les efforts déployés par l'Etat visant la consolidation de ce secteur créateur de richesse, le ministre a indiqué que «personne n'a le droit de jouer du devenir de la sécurité alimentaire du pays», notamment dans une conjoncture caractérisée par des «difficultés économiques». Sur un autre registre, le ministre a instruit à l'effet d'intensifier et de renforcer l'irrigation des terres agricoles pour consolider davantage les efforts en cours d'amélioration de la productivité nationale. Le ministre qui a dénombré les multiples mesures mises en œuvre par l'Etat en matière de modernisation et d'adaptation des méthodes d'irrigation, a appelé les instituts spécialisés à «agir techniquement pour trouver les solutions adéquates aux aléas climatiques qui ne sont pas», a-t-il dit, «propre à l'Algérie».