Perspectives Dans le sillage de la réalisation du projet portant sur un million de logements, 2,5 millions d?emplois peuvent être créés. «Si l?Etat algérien privilégie la formation du personnel, le secteur de l?habitat pourrait générer 2,5 millions d?emplois directs, et les logements seraient réalisés dans les délais prévus», a déclaré M. Boudaoud, président du Collège national des experts architectes (Cnea) au cours d?une conférence-débat organisée hier à Dar Soltan. Les experts présents lors du débat ont été unanimes à estimer que le projet de réalisation d?un million de logements, lancé par le président de la République dans le cadre de la relance économique, dépend de la qualification de la main-d??uvre qui devrait se mettre au diapason des nouvelles techniques dans le domaine de la construction. «L?enveloppe financière faramineuse de 10 milliards de dollars sans une main-d??uvre qualifiée ne suffira pas à atteindre les objectifs fixés», a-t-il ajouté. En outre, notre interlocuteur a soulevé le problème des centres de formation qui sont répartis d?une manière anarchique à travers le pays. L?Etat doit former les ouvriers en rapport avec le marché de l?emploi, qui diffère d?une région à une autre. «On ne peut former le même nombre à Alger et à Tamanrasset, car les besoins ne sont pas les mêmes», a-t-il indiqué. L?orateur s?est attardé sur le modèle chinois dans le domaine de l?habitat, qui a prouvé son efficacité. «Nous ne devons pas être éternellement dépendants des étrangers pour réaliser nos projets. LAlgérie dispose d?un capital humain important qu?il faut exploiter», a indiqué le président du Cnea. Pour ce faire, l?ensemble des experts ont recommandé la remise à niveau de l?entreprise algérienne afin qu?elle puisse s?imposer sur le marché de l?habitat moderne, qui exige une main-d??uvre hautement qualifiée. Par ailleurs, les experts architectes ont abordé les conséquences fâcheuses du séisme du 21 mai 2003 et, par voie de conséquence, le non-respect des normes de construction. «L?effondrement du bâti est dû à l?incompétence de la main-d??uvre qui fait dans le rafistolage à chaque fois qu?elle est appelée à réaliser des travaux d?utilité publique», ont conclu les intervenants, qui ont essayé de diagnostiquer l?état actuel du secteur de l?habitat en Algérie dans la perspective de la réalisation du fameux projet d?un million de logements tant attendus par des millions de familles algériennes qui rêvent d?un toit décent.