Commémoration n Il y a dix ans, le 17 juillet, disparaissait à l'âge de 68 ans, le chantre de la chanson chaâbie. C'était en 2006 que nous quittait le maître du qcid, celui qui a révolutionné le chaâbi, en lui redonnant ses lettres de noblesse et en le sublimant à travers des qacîdât, telles que «El-Harraz», «Youm El-Khemis» ou encore «Qorsan Yghennem», et qui continue à faire vibrer plusieurs générations de fans. Et à cette occasion, pour commémorer le dixième anniversaire de sa disparition, une semaine culturelle se tient depuis hier au palais de la culture Moufdi-Zakaria à l'initiative de l'«Association culturelle El-Hachemi Guerouabi». Elle se poursuivra jusqu'au 21 juillet. Ainsi, El-Hachemi Guerouabi, qui, avec le qcid, devenait l'héritier populaire des grands maîtres du genre, figure emblématique de toute une génération et gardien d'une musique en perdition, est à l'honneur au Palais de la culture, tout comme son répertoire artistique. A cet effet, une exposition de photographies y a été inaugurée, hier, par la présidente de l'Association, Chahra Guerouabi (veuve du l'artiste), et par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. L'exposition, qui ouvre le programme d'une semaine culturelle riche et diverse, consacrée à la vie et au parcours d'El-Hachemi Guerouabi, comprend des photographies, des instruments de musique et des effets personnels ayant appartenu au chantre de la musique chaâbie (ses mémoires, ses cahiers dans lesquels il écrivait ses poèmes, des cassettes audio, ses pièces d'identité, ses costumes de scène, les différentes distinctions reçues tout au long de sa carrière, des articles de presse...) Pour ce qui est des photographies, elles présentent El-Hachemi Guerouabi sur scène ou en compagnie d'autres chanteurs et musiciens comme Mehdi Tamache et Mustapha Skandrani (1920-2005).En marge de l'exposition, Chahra Guerouabi a présenté une compilation des œuvres d'El-Hachemi Guerouabi ainsi qu'un clip-hommage enregistré avec de grands noms de la chanson algérienne dont Nadia Benyoucef, Abdelkader Chaou et Abderrahmane El-Kobi, aux côtés de jeunes talents comme Dalia Chih ou Ahcen Agran. Elle a par ailleurs annoncé qu'à partir de la semaine prochaine, une place publique sera baptisée du nom d'El-Hachemi Guerouabi dans la commune de Belouizdad où il a grandi. S'exprimant sur celui qui est devenu une école, sans que l'artiste n'ait jamais songé à en créer une, ni encore moins qu'il se considérait lui même comme une école de son vivant, le ministre de la culture a déclaré : «El-Hachemi Guerouabi est une figure de proue de la culture algérienne. D'abord comédien, il a porté la musique chaâbie au plus profond de son cœur et en a partagé avec autrui. C'est un grand artiste qui mérite des hommages successifs.» Il a, ensuite, appelé la société civile à «encourager et multiplier la création de fondations portant le nom d'une icône de la culture algérienne». A ce propos, il a dit : «Les amis, familles et proches des artistes ont le devoir de fonder des fondations portant le nom de grands artistes à l'exemple de M'hamed El-Anka, Boudjemaâ El-Ankis ou encore Khelifi Ahmed, ils ont le privilège de pouvoir faire des recherches approfondies et d'avoir accès à leur effets personnels, le ministère de la Culture ne peut que financer et subventionner ces initiatives.» Le programme de cette semaine culturelle comprend une conférence sur la vie et l'œuvre de Guerouabi, des projections de ses sketches et ses passages télé ainsi que deux spectacles musicaux animés par deux orchestres, «Leryam» et «Lbareh», créés pour l'occasion, et de grands noms du chaâbi et de la musique algérienne.