Résumé de la 80e partie n Erich s'est enfermé au chalet depuis son retour d'Atlanta et jenny se sent seule. Elle craignit de lui paraître vindicative. Que m'arrive-t-il ? pensa-t-elle, consternée. Mark lui prit les deux mains. «Nous viendrons, Jenny, qu'Erich soit présent ou non. De toute façon, il s'en prend toujours à moi lorsqu'il traverse ce genre de crise. En revanche, il peut être merveilleux ensuite, — intelligent, généreux, plein de talent, gentil. Patientez jusqu'à demain. Vous verrez que vous retrouverez le véritable Erich.» Avec un rapide sourire, il lui pressa les mains, les lâcha et la quitta. Elle soupira et entra dans la maison. Elsa s'apprêtait à partir. Tina et Beth attendaient Jenny, assises jambes croisées par terre, des crayons de couleur à la main. «Papa nous a apporté des nouveaux albums à colorier, annonça Beth. Regarde comme ils sont beaux. — M. Krueger a laissé un mot pour vous.» Elsa désigna une enveloppe cachetée sur la table. Jenny devina la curiosité dans son regard. Elle glissa la lettre dans sa poche. «Merci.» Dès la porte refermée sur la femme de ménage, Jenny sortit la lettre et déchira l'enveloppe. Il n'y avait qu'une seule phrase, inscrite en grandes lettres sur toute la page de l'écriture géante d'Erich. Tu aurais dû m'attendre pour monter à cheval. «Maman, Maman.» Beth la tirait par sa veste. «Tu as l'air malade, Maman.» S'efforçant de sourire, Jenny baissa les yeux vers le petit visage désolé. Tina s'était approchée de Beth, sa frimousse crispée au bord des larmes. Jenny froissa la lettre et la fourra dans sa poche. «Non, chérie. Ça va. Je ne me suis pas sentie très bien pendant une minute, c'est tout.» Elle ne disait pas cela pour rassurer Beth. Elle avait été prise d'une nausée soudaine en lisant le mot d'Erich. Seigneur Dieu, pensa-t-elle, il ne peut pas vouloir ça. Il ne veut pas me laisser aller aux réunions de la paroisse. Il ne veut pas que je prenne la voiture. Maintenant, il ne veut même pas me laisser monter à cheval pendant qu'il peint. Erich, n'abîme pas tout entre nous, protesta-t-elle en silence. Tu ne peux pas tout demander. Tu ne peux pas aller t'enfermer pour peindre et exiger que je reste assise les bras croisés à t'attendre. Tu ne peux pas être si jaloux que tu m'obliges à te cacher la vérité. Elle regarda fiévreusement autour d'elle. Devait-elle prendre une décision, faire ses valises et retourner à NewYork ? S'il restait une chance d'empêcher leur couple de se briser, il devait consulter quelqu'un capable de l'aider à surmonter sa nature possessive. Si elle le quittait elle montrerait sa détermination. Mais où aller ? Et comment ? Elle n'avait pas un dollar en poche. Elle n'avait pas de quoi payer un billet d'avion, aucun endroit où se rendre, pas de travail. Et elle n'avait pas envie de le quitter. Elle eut soudain peur de vomir. A suivre