Le mot bazar désigne en Algérie un grand marché couvert où on voit divers produits manufacturés : vêtements, chaussures, électroménager, cassettes, produits de beauté, quincaillerie? Le bazar peut être jumelé à un marché aux fruits et légumes, il est possible que gravitent autour de lui des marchands de fruits et légumes, mais ceux-ci sont toujours marginaux. On ne va pas au bazar pour faire son marché mais pour acheter une robe, un pantalon ou une trousse de toilette ! Le bazar est le frère du souk, mas contrairement à lui, c'est toujours un lieu couvert, divisé en boutiques. Beaucoup de gens croient que le mot bazar est emprunté au français, en fait c'est le français qui l?a emprunté à l'arabe, qui l'a lui-même emprunté au persan ! Les bazars existent depuis le Moyen-Age dans les pays musulmans, y compris le Maghreb, donc l'Algérie. Chaque ville, grande, petite ou moyenne en possédait un, parfois même plusieurs, le plus important étant situé au centre de la ville. Les boutiques vendaient toutes sortes de produits : livres, tissus, épices, ustensiles, parfums... Les activités bruyantes ou sales, c'est-à-dire nécessitant l'utilisation de l'eau, sont toujours situées à la périphérie du bazar. Il faut dire que souvent l'échoppe servait aussi d'atelier de fabrication. C'était le cas des dinandiers et des tanneurs. Le bazar était placé sous la garde d'un cadi ou d'un muh'tasib, sorte de percepteur chargé de contrôler les prix, de vérifier la qualité des produits mas aussi de surveiller le comportement moral des gens. Une sorte de police des m?urs ! Comme le mot souk, qui désigne le marché, le mot bazar est employé dans le sens de désordre, anarchie, lieu où on entre et sort comme on veut. Hada bazar ! (c'est un bazar !) ; maççi bazar (ce n'est pas un bazar, ne fais pas ce que tu veux).