La foule est nombreuse et dès les premières heures. À Dubaï, qui compte plus de 1 200 commerces, les commerçants, grossistes et détaillants, venant des 4 coins de l'Algérie, de l'Est surtout, viennent s'approvisionner en produits divers : électroménager, téléphonie, informatique, composant électronique, ameublement, quincaillerie, jouet, vaisselle, même habillement… Un mouvement incessant caractérise les lieux, véhicules aux immatriculations “cosmopolites” et accents de différentes régions du pays, de Tlemcen à Tébessa et d'Alger à Tamanrasset, sont le décor quotidien de ce souk un peu particulier, plus proche du bazar. Ici, les seules factures que l'on vous octroiera ne seront valables que pour la route, à exhiber devant les barrages des services de sécurité, comme l'expliquent clients et vendeurs. Pour une grande majorité, ces “nababs” de l'import, font leur marché en Chine, les produits qui sont revendus en Algérie, seraient fabriqués sur commande dans les ateliers chinois. Une photo d'un produit de la marque X… permet d'avoir son clone pour la quantité désirée ; quant à la qualité, n'en parlons pas ! “Ce produit n'est pas de première catégorie, nos importateurs ramènent soit les déchets fabriqués dans les ateliers chinois, soit les produits de dernière classe…”, explique un marchand. “Nous négocions les prix et la qualité. Ils vous donnent ce que vous voulez”, renchérit un autre commerçant. Certaines marques algériennes, surtout de l'électroménager, les fils et les câbles électriques, la robinetterie et autres produits de qualité sont présentes sur place et tentent, tant bien que mal, de faire concurrence à ces sous-produits, même plus européens. Les tarifs ne sont pas très éloignés de ceux appliqués au détail, dans les commerces du chef-lieu de la wilaya. Pour exemple, le même séchoir à linge coûte 1 100 DA, à Dubaï comme à Sétif, une cartouche d'imprimante est moins chère à Sétif qu'à El-Eulma. D'ailleurs, ce même phénomène est constaté au niveau du marché de véhicules hebdomadaire de Sétif, où les gens croyaient faire de bonnes affaires. Seulement, si l'on prend la peine de chercher et de comparer, l'on sera contraint de constater que le prix du véhicule d'occasion n'est pas le seul à être élevé à Aïn El-Fouara, tous les produits qu'on essaie d'y écouler — les produits de fripe et autres déchets de l'Europe qu'importent nos chers importateurs — volent très hauts et les gens se battent pour ces marchandises. F. SENOUSSAOUI