Réaction n Plusieurs acteurs ont réagi au discours dimanche du président français, François Hollande, dans lequel il a reconnu «les responsabilités» de la France dans «l'abandon» des harkis... Plusieurs observateurs à Paris n'ont pas hésité de lier cette «reconnaissance», déjà faite par son prédécesseur, à des fins électoralistes du président sortant qui veut «ratisser large», même dans les espaces de la droite. D'autres ont fait remarquer que François Hollande fait «marche arrière», sur le plan mémoriel, après avoir participé à la célébration officielle de la journée 19 mars, date marquant la signature des accords d'Evian (18 mars 1962) et la fin de la guerre de Libération. Dans son discours devant les deux Chambres réunies le 20 décembre 2012 à Alger, le président français avait qualifié, rappelle-t-on, la colonisation française de l'Algérie de «système profondément injuste et brutal». «Et la vérité je vais la dire ici, devant vous. Pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal, ce système a un nom, c'est la colonisation, et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien», avait-il déclaré, soulignant que «parmi ces souffrances, il y a eu les massacres de Sétif, de Guelma, de Kherrata». Réagissant au discours de François Hollande sur les harkis, le politologue et universitaire français Olivier Le Cour Grandmaison, qui milite pour la reconnaissance par l'Etat français des crimes coloniaux, s'est interrogé sur sa page Facebook quand la France reconnaîtrait ses crimes commis dans plusieurs pays sous la colonisation, dont l'Algérie. «A quand la reconnaissance des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par la France en Algérie, à Madagascar, en Indochine...», a-t-il interpellé le chef d'Etat français. Par ailleurs, le Parti communiste français (PCF) a appelé hier lundi à un partenariat avec l'Algérie «audacieux» et «constructif» pour l'avenir des relations franco-algériennes. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent a «regretté» que le président français fasse des «hommages sélectifs». «Ce que je regrette, c'est que la France devrait avoir un discours global sur la responsabilité qui a été la sienne, finalement, dans l'ensemble de la guerre d'Algérie. La France porte une responsabilité dans l'ensemble de la guerre d'Algérie», a-t-il expliqué. Il a appelé la France à «tenir un discours global sur l'ensemble des réparations à opérer par rapport à cette situation», sur «le fait d'avoir mené cette guerre et d'avoir divisé les Algériens entre eux, d'en avoir utilisé une partie - les harkis - contre une autre partie de la population algérienne qui souhaitait l'indépendance, la majorité de la population algérienne. Tout ça a laissé des traces terribles», a-t-il ajouté.