Evocation n Tombée aux côtés de Badji Mokhtar le 19 novembre 1954 dans les environs de Guelma, la jeune fille au prénom-présage, «Dzaier», a été désignée par le destin à mourir pour que l'Algérie, Dzair, puisse conquérir sa place de pays libre. Dans l'espace livresque qui lui est dédié par l'Anep, Chaib Dzair, par delà les décennies d'oubli où elle a été cloisonnée, a réinvesti, hier, les lieux de la mémoire collective, accompagnée d'une forte assistance venue lui rendre hommage. Outre le témoignage de la direction de l'Entreprise nationale de communication, d'édition et de publicité à l'une des héroïnes de la guerre de Libération, Zoubida Mameria, à qui l'on doit l'existence de la première chahida algérienne, est venue parler du récit qu'elle lui a consacré. Si ce n'est cette auteure, le nom de la première jeune fille morte au maquis, à la fleur de l'âge, 23 ans, serait jusqu'à aujourd'hui inconnu. Tombée aux côtés de Badji Mokhtar le 19 novembre 1954 dans les environs de Guelma, la jeune fille au prénom-présage, « Dzaier », a été désignée par le destin à mourir pour que l'Algérie, Dzair, puisse conquérir sa place de pays libre. Partant de cet exemple d'abnégation patriotique, la rencontre s'est axée également sur le rôle des femmes moudjahidate et leur implication dans la lutte de Libération nationale. D'après des statistiques concernant les sept années de lutte contre le colonialisme, il y a eu près de 3 pour cent de femmes soit 2 450 dans les rangs de l'ALN. Au cours de son intervention, Zoubida Mameria a abordé plusieurs vecteurs entre autres les combattantes restées anonymes ou peu médiatisées à l'exemple de Zoubida Ould Kablia «dont on ne parle que rarement» par rapport à d'autres surmédiatisées. Evoquant un passé plus lointain, elle a également remémoré les premières pionnières de la lutte contre l'occupant français ayant combattu contre le général Clauzel aux côtés du Bey de Constantine. Pour une vérité des choses et événements, elle a attiré l'attention sur les viols commis sur les femmes des mechtas par certains moudjahiddine. Une précision qu'elle assume, mais qui a suscité au sein de la salle quelque réprobation. Parlant de dérives accomplies par certains maquisards et dissimulées au sein de l'ALN parce que, en contradiction avec le caractère sacré de la Révolution de Novembre, elle dira : «Il ne faut pas se voiler la face.» Toutefois, signale-t-elle «ils étaient exécutés sur le champ». S'agissant de la teneur historique dans ses ouvrages, la conférencière a signalé qu'elle ne faisait pas «un travail d'historienne mais de romancière». «Je m'appuie sur des faits réels en y mettant de l'émotion et faire en sorte que le lecteur y soit réceptif», a-t-elle expliqué. Elle ajoutera : «Dans mes écrits, il y a une dimension subjective.» Scénariste, Zoubida Mameria espère vivement que le film sur Chaib Dzair se matérialisera. Pour l'instant, l'obstacle majeur pour la jeune équipe cinématographique en charge de la réalisation du projet demeure «un problème de sous».