Suspect n Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué hier soir l'attentat au camion-bélier de Berlin qui a fait 12 morts et dont l'auteur est toujours en fuite, après la libération par les autorités allemandes du seul suspect. «Un soldat de l'EI a commis l'opération de Berlin en réponse aux appels à cibler les ressortissants des pays de la coalition internationale» luttant contre l'Etat islamique, a annoncé l'agence de propagande du groupe jihadiste, Amaq. Il s'agit de l'attentat le plus grave commis sur le sol allemand dont l'EI a endossé la responsabilité. Les autorités allemandes n'ont pas pour le moment authentifié la revendication de l'EI mais, selon le parquet antiterroriste, «la cible choisie et le mode opératoire peuvent faire penser» à une attaque islamiste. Les faits rappellent en effet l'attentat au camion-bélier du 14 juillet à Nice en France, le soir de la fête nationale (86 morts). La police allemande était engagée ce mercredi matin dans une chasse à l'homme, sa principale piste s'étant écroulée plus de vingt-quatre heures après l'attaque au camion-bélier sur un marché de Noël de Berlin. Les enquêteurs ont dû se résoudre à libérer mardi soir leur seul suspect, un demandeur d'asile pakistanais, faute d'éléments. L'auteur des faits semble donc bien en fuite plus de 24 heures après le drame et la police n'a évoqué publiquement aucune nouvelle piste. Le Pakistanais de 23 ans, arrivé en Allemagne en 2015 et connu de la police pour des faits de délinquance, avait été interpellé rapidement après l'attaque. Les autorités avaient jugé alors que, «manifestement», elles tenaient leur homme. Mais police et le parquet antiterroriste avaient dès mardi après-midi reconnu que le véritable assaillant était sans doute en fuite : «Nous avons probablement un dangereux criminel dans la nature et bien sûr cela inquiète la population», avait déclaré le chef de la police berlinoise, Klaus Kandt. La remise en liberté du suspect signifie aussi «qu'une ou plusieurs personnes» responsables de l'attentat «sont en fuite (...) avec une arme», sans doute celle qui a servi à tuer le chauffeur-routier polonais retrouvé mort dans le camion qui lui avait été dérobé, a-t-il ajouté dans la soirée sur la chaîne publique ARD. La confusion et les craintes des Berlinois restaient donc grandes ce mercredi matin et les mesures de sécurité ont été renforcées à Berlin. Parallèlement, la pression politique s'est encore accrue sur Angela Merkel, qui concentre depuis des mois les critiques pour sa politique migratoire jugée trop généreuse. «Ce sont les morts de Merkel !» a tonné Marcus Pretzell, l'un des responsables du parti de droite populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD), tenant d'une ligne dure sur la question migratoire.