Un camion a foncé avant-hier sur la foule, à Berlin, faisant 12 morts et 48 blessés. Les autorités allemandes parlent d'attentat terroriste. Hier, dans sa première réaction à la presse, la chancelière allemande Angela Merkel a carrément parlé d'"attentat terroriste", en faisant part de ses craintes, quant à la possibilité que cet acte ait été commis par une personne qui a demandé à l'Allemagne protection et asile. "Ce serait particulièrement odieux pour tous ces Allemands qui sont engagés jour après jour pour aider les réfugiés et pour tous ces gens qui ont besoin de notre protection chaque jour et s'efforcent de s'intégrer", a-t-elle encore soutenu, en se disant "horrifiée, choquée et très triste" par ce drame. La chancelière s'est ensuite engagée à faire la lumière sur l'attentat perpétré à quelques jours des fêtes, promettant que le délit sera puni "avec toute la fermeté de nos lois". Peu auparavant, le ministère allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a qualifié la course folle d'un camion dans un marché à Noël très fréquenté ce soir-là, "d'attentat", mais sans aller dans le détail concernant "l'assaillant" et ses "motivations". Le ministre a, en outre, indiqué, dans un communiqué, que "nous ne devons pas nous laisser prendre notre mode de vie fondé sur la liberté", en signalant que "les marchés de Noël et les rassemblements devaient continuer (...) avec la mise en place de mesures de sécurité adéquates". C'est dans la soirée du lundi 19 décembre, vers 20h, heure locale (19h GMT), qu'un camion a traversé sur 50 à 80 mètres un des marchés de Noël "les plus visités" à Berlin, dans l'ouest de la capitale allemande. Selon le quotidien Bild, le conducteur du camion est un Pakistanais de 23 ans, demandeur d'asile arrivé en février 2016 dans le pays via la route des Balkans. Sans attendre la confirmation des autorités sur les motivations du conducteur du poids lourd, la droite populiste allemande a déjà trouvé son coupable. Bien que l'enquête ait été confiée au parquet antiterroriste, la police berlinoise a mené, hier, des perquisitions dans l'ancien aéroport de Tempelhof, l'un des grands centres de réfugiés de Berlin, selon plusieurs médias allemands. Ce qu'il faut retenir, c'est que cet acte terroriste a ravivé la controverse autour de la politique d'immigration d'Angela Merkel, alors que cette dernière commençait à remonter la pente dans les sondages. D'ailleurs, à ce propos, la chancelière, profitant de ce rebond, avait annoncé fin novembre qu'elle briguait un 4e mandat de chancelière, lors des législatives prévues en septembre 2017. C'est du côté des populistes de droite que les critiques ont le plus fusées, dénonçant l'arrivée des réfugiés fuyant la guerre et la pauvreté, et celle des demandeurs d'emploi. Pour le mouvement Alternative pour l'Allemagne (AfD), les victimes de l'attentat du 19 Décembre sont "les morts de Merkel". Mais, la branche bavaroise du parti conservateur d'Angela Merkel, la CSU, s'est faite très critique par rapport à la politique de la chancelière en matière d'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asile autorisés à entrer en Allemagne. H. Ameyar