Confrontation Le vice-président américain Dick Cheney et John Edwards, co-listier du démocrate John Kerry, se sont rencontrés, hier mardi, lors d'un débat télévisé entrant dans la campagne pour l'élection présidentielle du 2 novembre. Dans un débat très tendu, marqué par des attaques personnelles acrimonieuses, Cheney et Edwards ont repris les principaux arguments avancés cinq jours plus tôt, lors du premier face-à-face de la campagne, par le président George W. Bush et John Kerry. Tout au long de la confrontation, le vice-président américain a cherché à réparer les dégâts causés par la piètre performance du président Bush, la semaine dernière, en pilonnant les positions de Kerry sur l'Irak et la lutte contre le terrorisme. Ainsi a-t-il défendu méthodiquement l'invasion de l'Irak, dont il avait été l'un des principaux architectes : «ce que nous avons fait en Irak était exactement la chose à faire». «Encore une fois, le gouvernement n'est pas honnête avec les Américains» à propos de l'Irak, a rétorqué Edwards. Selon lui, la «pagaille» créée par la guerre dans ce pays a détourné les Etats-Unis de la lutte contre Al Qaîda et des menaces internationales que représentent la Corée du Nord et l'Iran. Si Edwards a peu cité le nom de Bush, le vice-président a attaqué directement Kerry, déclarant qu'il n'avait «pas les qualités pour être commandant en chef». Multipliant les attaques, Cheney a ironisé sur l'absentéisme supposé de John Edwards au Sénat, affirmant qu'il ne s'était pas «particulièrement distingué» par sa participation aux sessions parlementaires. «Vous avez manqué beaucoup de votes cruciaux sur les impôts, l'énergie(?)», a-t-il lancé à son vis-à-vis avant de lui asséner : «Comme vice-président, je suis au Sénat presque tous les mardi quand il est en session, mais la première fois que je vous ai vu, c'est ce soir lorsque vous êtes entré sur le plateau.» «C'est une distorsion complète de mes états de service», a répondu le candidat démocrate qui a attaqué son rival sur Halliburton, l'entreprise de services pétroliers que ce dernier dirigeait avant de devenir vice-président et qui a été mise en cause dans plusieurs affaires de malversations présumées. Cheney a rétorqué que ses adversaires démocrates «n'arrêtaient pas de mentionner Halliburton parce qu'ils essaient de projeter un écran de fumée». «Ils savent que ces accusations sont fausses», a-t-il ajouté .Absente du débat entre Bush et Kerry, la question palestinienne a été évoquée par les deux co-listiers qui ont apporté, à l'occasion, leur soutien à Ariel Sharon et justifié sa politique génocidaire à l'encontre des palestiniens. Cela dit, la presse américaine ne s'engageait pas ce mercredi, dans ses premiers articles, à désigner un vainqueur après le débat télévisé d?hier soir. Deux sondages instantanés donnaient des résultats contradictoires: pour le premier, Cheney est vainqueur (43% contre 37%), pour le second, c'est Edwards (53% contre 46%).