Résumé de la 5e partie n Paget avait une intuition, mais il lui fallait du solide pour s'avancer. Il arefermé son bloc-notes, l'a remis dans sa poche, et a prié Edna de prendre un siège. Quand elle s'est assise, il lui a lu ses droits. — Oh, Seigneur, a-t-elle soufflé, pourquoi diable pourrais-je avoir besoin des services d'un avocat ? J'ai feuilleté la masse de papier jusqu'à la page essentielle. — Le sergent Wilson, lui ai-je rappelé, vous a rendu visite chez vous, il y a onze mois environ. Il enquêtait sur un hold-up commis dans une banque du centre. On avait repéré une femme ressemblant à Ma Barker qui descendait d'un bus devant votre immeuble. Le sergent Wilson vous a interrogée. Les sourcils froncés, Edna se frottait le menton : — Eh bien, c'est possible. Peut-être. Mon esprit erre un peu, et ma mémoire n'est plus ce qu'elle était. — Vous avez déclaré alors que vous aviez passé toute la journée chez vous, ai-je continué en paraphrasant Wilson. Votre fils et votre belle-fille devaient venir dîner. Vous étiez en train de préparer du filet de porc aux pommes et à la rhubarbe. Un plat complexe qui exige beaucoup de temps. — Du jus de citron empêchera les pommes de se décolorer, a recommandé Edna. Paget étudiait le doigt qu'il avait frotté contre la sole du four. Il ne l'avait pas nettoyé du résidu grisâtre. — Edna, lui a-t-il demandé avec tristesse, pourquoi attaquez-vous les banques ? Elle était aux cent coups : — Doux Jésus, est-ce que j'ai bien entendu ? J'ai enchaîné : — Vos cours d'art dramatique marchaient-ils bien, Edna? Je parie qu'on y montait des pièces qui valaient la peine d'être vues. Elle n'a pas résisté à ce compliment : — Oui, absolument. Mes élèves ont remporté des prix chaque année. La Mort d'un commis voyageur que nous avions montée en 1974 est encore citée comme un exemple de perfection. — Montée par un exemple de perfection, ai-je ajouté. Malgré elle, Edna a souri. Paget continuait à examiner son doigt. Il a dit seulement : — Un four autonettoyant fonctionne à trois cents degrés. Il m'a lancé un regard pour que je confirme. Dans mon appartement, le four ne se nettoie pas tout seul, ou je ne sais pas comment. A mon avis, un four doit être briqué à fond avec une bonne éponge métallique, comme le fourneau d'une pipe. J'ai hoché la tête, sombre : — Ouais, trois cents degrés. Votre cuisinière était aussi chaude qu'un pique-feu. Ce qui a également rendu votre cuisine étouffante. Paget a levé son doigt : — Toute matière organique... — Est réduite en poussière grise, ai-je complété doctement. — Vous n'auriez pu en aucun cas cuire votre canard Marco Polo dans un four à une telle température, a repris Paget. II aurait été réduit en cendres. A suivre