Alger Mohamed est un commerçant qui se déplace à travers plusieurs villes du pays pour les besoins de son activité. Ses affaires marchent bien, jusqu?au jour où il tombe gravement malade. C?est à peine si Mohamed peut faire quelques mouvements et c?est ainsi qu?il finit par devenir complètement dépendant de sa mère, car il est encore célibataire. Il maigrit à vue d??il et sa pauvre mère, désespérée, ne sait plus quoi faire. Diverses interprétations sont données pour expliquer l?étrange maladie de Mohamed. On accuse même sa fiancée de l?avoir ensorcelé. La mère, forte de cette conviction, envisage de rompre les fiançailles, mais la jeune élue ne baisse pas les bras. Elle est décidée à prouver son innocence. Mohamed devient si faible qu?il lui est désormais impossible de manger ou de se laver sans l?aide de sa mère. Sa fiancée se rend même dans le Sud, chez un taleb à la réputation reconnue. Elle lui parle de Mohamed, mais ce dernier demande à le voir. Elle propose au taleb une forte somme d?argent s?il accepte de venir à Alger. L?affaire est conclue et deux jours plus tard, le taleb accompagné de la fiancée, fait irruption chez Mohamed. La mère se montre réticente, mais devant l?insistance de la fiancée et l?état de son fils, elle finit par accepter cette visite inopinée. Le taleb examine le jeune homme puis demande qu?on les laisse seuls. Il ferme la porte de la chambre. Seuls quelques chuchotements parviennent de l?intérieur. Pour les membres de la famille, c?est une attente interminable quand soudain on entend Mohamed crier ! Lui qui pouvait à peine parler, le voici qui hurle ! Ses cris sont effrayants. Sa mère ne peut s?empêcher d?ouvrir la porte, et s?évanouit à la vue de son fils qui se débat et casse tout ce qu?il trouve sur son passage. Le taleb est grièvement blessé, le malheureux a reçu plusieurs coups de pilon. Il rend tout de suite l?âme. Le 5 octobre 2004, Mohamed est jugé par le tribunal criminel d?Alger. Lors de son procès, il ne cherche pas à amadouer le juge et avoue ne rien regretter de son geste. Le représentant du ministère public, dans son réquisitoire, refait lecture de l?arrêt de renvoi judiciaire avant de rappeler à l?accusé la gravité de son geste. Puis il requiert la peine de 15 ans de réclusion criminelle. Après délibération et lecture du rapport médical, Mohamed est condamné à 10 ans de réclusion criminelle.