Les autorités tunisiennes ont mis en garde contre un dérapage de la situation dans la région de Tataouine, dans le sud du pays. Aucun incident n'était à signaler ce mardi matin à Tataouine et à El-Kamour, site désertique à une centaine de kilomètres de là où campent depuis près d'un mois des habitants réclamant une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières. "Il y a de l'incitation sur les réseaux sociaux, des appels à la désobéissance civile et même au coup d'Etat dernièrement", a affirmé hier lundi le porte-parole de la Garde nationale, Khalifa Chibani. "Seuls les contrebandiers et les terroristes peuvent profiter de cette situation de vide", a-t-il jugé. Le ministre de la Formation professionnelle et de l'emploi, chargé des négociations sur le dossier de Tataouine, avait auparavant accusé sans les nommer "des candidats à la présidence et des partis en faillite" d'être derrière ces évènements. "Il y a un petit groupe parmi les protestataires dont le but n'est ni l'emploi ni le développement mais de brûler Tataouine", a-t-il déploré. Leur "agenda, c'est que la Tunisie ne se stabilise pas, qu'on ne fasse pas d'élections municipales (prévues en décembre), qu'on n'aille pas de l'avant." Le gouverneur de Tataouine, Mohamed Ali Barhoumi, a évoqué "un dangereux complot", sans élaborer. La tension était montée durant le week-end à El-Kamour, où les manifestants campent non loin d'une station de pompage de pétrole.