Initiative - A quelques pas de la galerie Aïcha Haddad, «Le 88», situé sur ce trottoir de droite donc des chiffres pairs d'une des artères les plus fréquentées de la capitale, vient pour ragaillardir l'Union des écrivains algériens dont c'est aussi la domiciliation. Timidement, cependant bravement, des espaces livresques ouvrent leurs portes ou les rouvrent afin de donner à la ville un air de m'dina attentive au savoir, que celui que l'on veut lui aliéner avec des magasins à «fringues» ou à «la malbouffe». Il s'agit de l'ex-librairie Dar El-Hikma de la rue Didouche Mourad. Après plus d'une année et demie de travaux de restauration, l'espace vient de tronquer son ancienne appellation pour une nouvelle «Le 88». Chiffre qui n'est autre que la numérotation de l'enceinte culturelle mais qui sonne bien à l'oreille. A quelques pas de la galerie Aïcha Haddad, « Le 88 », situé sur ce trottoir de droite donc des chiffres pairs d'une des artères les plus fréquentées de la capitale, vient pour ragaillardir l'Union des écrivains algériens dont c'est aussi la domiciliation. Une pléiade de personnalités de la culture ont récemment assisté à la réouverture de la librairie avec comme représentant de l'inauguration le très célèbre Rachid Boudjedra. Afin d'illustrer la présence de ce dernier et auteur de nombreuses œuvres entre autres «Hôtel Saint-Georges», «L'escargot entêté et La Répudiation», un acteur est venu lire des extraits du recueil de poésie «Cinq fragments du désert» où il est dit «Le Sahara n'est pas un désert. Nullement. Il y a là des mosquées où des escaliers ne mènent nulle part... » Un livre que Boudjedra a réalisé en collaboration avec Rachid Koraïchi, auteur, graveur et peintre. Tous deux enfants d'Aïn Beida. Pour rappel, la plaquette a été publiée une première fois en France pour être rééditée en Algérie. Ahmed Madi, directeur des éditions Dar El-Hikma et président du Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) a signalé que le nouveau lieu livresque devient désormais « (...) un nouveau rendez-vous avec l'écriture, la création et la connaissance à la faveur de la culture partenariale reliant Dar El-Hikma et l'Union des écrivains algériens (...)». Il a également mis en évidence la place que devrait occuper «l'entraide et la culture du partage dans la création» entre tous les acteurs évoluant dans la sphère culturelle et livresque en partant de l'éditeur, de l'auteur jusqu'au lecteur. Ahmed Madi a également évoqué les valeurs universelles qui devaient émerger de ce Club des écrivains. Quant au président de l'Union des écrivains algériens, Youcef Shagra, en s'adressant à l'assistance présente, a mis en exergue les aspects plurilingues de l'écriture en Algérie et la nouvelle vision de ce lieu culturel et rassembleur : «Cet espace est le vôtre, ouvert à l'arabe, au tamazight, au français, à l'anglais... L'Algérie est pour tous... » De son côté, Noureddine Taibi, vice-président de l'UEA, le café littéraire est «un nouvel espace culturel mis à la disposition des écrivains et des artistes, de tous bords, pour débattre et échanger en toute intimité culturelle».