Le Dr Hafedh Hamou reconnaît toutefois l'existence d'«une tension sur un nombre très réduit» de médicament et qui est «en voie d'être réglée progressivement». Des assurances qui peinent à convaincre les professionnels du secteur qui parlent d'une liste de 200 médicaments indisponibles dans les pharmacies. La situation serait même très inquiétante puisque la pénurie touche des médicaments de différents types qu'ils soient génériques ou princeps et qui sont d'une nécessité vitale pour certains malades. En dépit de cet état de lieux peu reluisant et qui perdure depuis le mois de janvier dernier, les autorités ont jusqu'à un passé récent refusé de reconnaître une quelconque rupture de stock. Abdelmalek Boudiaf, ex-ministre de la Santé, avait démenti l'existence d'une pénurie de médicaments, indiquant que des enquêtes en cours détermineront la destination du surplus des médicaments importés. Une déclaration qui a été appuyée par ce même directeur général de la santé. Il avait démenti l'information de pénurie, minimisant l'étendue du retard de la signature des autorisations d'importation et ses conséquences sur la santé des malades. Un mois plus tard, changement important dans le discours de Hafed Hamou : Il reconnait «une tension sur certaines catégories de médicaments, qu'ils soient fabriqués localement ou importés». Celle-ci «est due au transfert de la production de l'usine Saidal d'El-Harrach vers Médéa et Dar El-Beida, ainsi qu'à l'arrêt de la production d'un laboratoire autrichien», a-t-il expliqué ajoutant qu'un opérateur national «s'est engagé à produire cette catégorie de médicament dans le cadre d'un partenariat avec un laboratoire italien au cours du deuxième semestre 2017». La rupture supposée concerne des dénominations commerciales et non des dénominations communes internationales qui ont des équivalents en générique, a-t-il soutenu hier lundi lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère. Expliquant que certaines ruptures seraient dues au processus du médicament lui même qui commence par la fabrication, puis le contrôle et enfin la mise sur le marché, il a indiqué que le ministère veillera à l'avenir à l'importation de produits dont le délai de péremption est très loin afin de pallier aux ruptures. Concernant la libération des programmes d'importation pour 2018, le Dr Hamou a précisé que le ministère s'attelle à leur lancement au mois d'octobre prochain afin de permettre un accès permanent et continu à ce produit vital, précisant que tous les producteurs nationaux «ont tenu leurs engagements aussi bien en termes de quantités produites que de stocks». Pour ce même responsable, la gestion de ce dossier est «une question épineuse au vu du nombre des intervenants entre opérateurs nationaux et laboratoires étrangers», précisant que «le moindre disfonctionnement dans l'un des maillons de cette chaîne peut provoquer des perturbations dans la distribution de ce produit vital». Dans ce contexte, il a annoncé l'ouverture d'une rubrique relative à la pénurie de médicaments sur le site du ministère de la Santé pour fournir les informations utiles sur les catégories en rupture et la période nécessaire pour rétablir la situation.