La situation a obligé à la mise en place d'une cellule de suivi qui réagira systématiquement à la moindre déclaration de rupture ou de tension sur tel ou tel médicament. Le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, le Dr Hamou Hafed, reconnaît la persistance d'une rupture de quelque 200 médicaments. Après une évaluation en collaboration avec les différents acteurs, qui a touché plus de 500 produits pharmaceutiques, la commission chargée d'effectuer cette analyse sur le marché a conclu que près de 200 médicaments sont, certes, disponibles, mais demeurent sous tension, c'est-à-dire en quantités insuffisantes. L'une des raisons premières avancées par le Dr Hafed est que le programme prévisionnel d'importation des opérateurs est réalisé plusieurs fois dans l'année car le médicament est un produit périssable. Cette situation est due également aux "retards occasionnés lors du contrôle de la mise en conformité des produits pharmaceutiques", argue-t-il. Cependant, ce directeur central au ministère de tutelle affirme que des arrivages sont attendus pour la fin du mois de juin puisque des quantités sont en cours d'expédition. "En cas de couacs dans le circuit, le ministère choisira d'autres alternatives thérapeutiques ou recourra aux génériques ou sollicitera encore les producteurs locaux afin de garantir une meilleure disponibilité", rassure le Dr Hafed lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au ministère. Une cellule de suivi réagira systématiquement à la moindre déclaration de rupture ou de tension sur tel ou tel médicament. Les fabricants locaux sont même contactés pour augmenter la cadence de leur production. L'indisponibilité de certains produits est, selon le conférencier, due à la crise que subissent actuellement, à l'international, les laboratoires étrangers. "Des programmes d'importation ont été libérés en décembre dernier, mais les quantités ne sont pas mises sur le marché. Les laboratoires fournisseurs font face à une crise que nous mêmes subissons", souligne-t-il. Le Dr Hafed cite, également, l'exemple de 5 produits pharmaceutiques fabriqués par l'unité d'El-Harrach de Saïdal qui sont en rupture à cause du transfert en partie de cette usine à Médéa et d'une autre à Dar El-Beïda. Leur disponibilité est prévue pour le deuxième semestre de l'année 2017. Cela étant, le directeur de la pharmacie soutient mordicus que les importations des matières premières destinées à la fabrication locale n'ont jamais été réduites. "Nous n'avons jamais pris une telle décision", tient-il à préciser. Mieux, les producteurs locaux, ajoute-t-il, ne sont pas soumis à l'annualité de la délivrance du programme. Par ailleurs, il indique que le département de santé est disposé à accorder les programmes prévisionnels pour 2018 dès le mois septembre ou au plus tard en octobre prochain pour peu que les opérateurs soient prêts. Cela étant, Le Dr Hafed évoque la décision du ministère de maîtriser au mieux la facture des importations du médicament à l'avenir en optant pour une importation utile. "Nous n'importerons pas moins des besoins nationaux mais pas plus inutilement tout assurant des stocks de sécurité", relève-t-il. Il ne s'agit pas, explique-t-il, de diminution de quantités, mais d'une meilleure organisation des opérations d'importations. "Au cas où un produit est fabriqué localement, la priorité est accordée aux producteurs locaux", déclare-t-il. Le princeps étant plus cher, le choix des génériques est aussi une forme de maîtrise de la facture, affirme le Dr Hafed. B. K.