Interrogation n «Comment cet enfant aurait pu se déplacer aussi loin pour aller nager dans une ‘'guelta'' d'eaux usées à 7 km d'ici, alors qu'il pouvait aller à la plage de Bouismail à 2 km seulement ?». Le petit Houssam Belkacemi a été inhumé hier après la prière ‘'El Asr'' au cimetière de Bouismail. Toujours sous le choc, la famille, les proches et voisins, écartent la thèse de la noyade. Une foule infinie qui s'étendait jusqu'à la sortie de la ville a accompagné l'enfant à sa dernière demeure. Son père, effondré, n'a pas pu assister à la prière à la mosquée du quartier, ni à l'enterrement. « «Je ne crois toujours pas à la noyade de son fils. Mon petit bout de choux de près de 8 ans n'aurait jamais pris ce chemin dangereux ni encore traversé la voie express. Mais je crois en nos enquêteurs et en notre justice. Ils nous ont soutenus jusqu'à ce moment» nous a-t-il déclaré, assis devant une maison voisine. Il observait de loin la petite dépouille de son enfant. Déjà, il se remettait à peine de la mort d'un autre garçon âgé de 24 ans, il y a 5 ans, l'un des demi-frères de Houssam et dont la maman est décédée. «Mon fils a été tué par un groupe de 6 jeunes au mois de Ramadan 2012. Ils sont en prison aujourd'hui. Il aurait été tué à cause d'un téléphone portable» nous a-t-il fait savoir tristement. Avant l'enterrement une foule d'hommes et de femmes est venue soutenir la famille. «J'habite dans ce quartier depuis plus de 30 ans. Nous n'avons jamais vécu ce type de problème. Nos enfants ne peuvent en aucun cas se déplacer seuls vers l'endroit où Houssam a été trouvé mort, à proximité de la forêt. J'entends parler de jeunes plus grands qui y affluent pour passer des moments ou se distraire. Mais en aucun cas des enfants» nous a dit une septuagénaire en pleurs. Une autre voisine l'interrompt : «Croyez- moi, je ne vois pas comment cet enfant si petit et fragile aurait pu se déplacer aussi loin pour aller nager dans une ‘'guelta'' d'eaux usées à 7 km d'ici. Alors qu'il pouvait aller à la plage de Bouismail à 2 km seulement». Beaucoup d'enfants étaient là parmi la foule, pleurant et observant la dépouille de leur ami Houssam qui devait passer en 3e année primaire. La dépouille a difficilement été acheminée vers sa famille, pour un dernier regard avant sa dernière demeure. Des cris, des pleurs et des évanouissements faisaient vibrer le lieu. «Mettez- lui mon coussin sous sa tête. .Courage maman. On ne doit pas pleurer. Il va au Paradis» a lancé la sœur ainée, âgée de 11 ans et qui vient de réussir aux épreuves de la 5e. La petite ne pouvait tenir le coup une fois avoir vu son frère sur une civière, couvert sous le drapeau. Idem pour son plus jeune frère âgé de 6 ans et sa sœur cadette âgée de 9 ans. Les autres demi-frères et sœurs de Houssam plus âgés, étaient eux aussi effondrés et ne pouvaient croire à ce qui leur arrivait. «Nous avons déjà perdu un frère, il y a 5 ans» criait une des sœurs. La grand-mère paternelle se disait elle aussi sous le choc. «La justice démontrera la vérité» ne cessait-elle de murmurer.