Enjeux - A J-2 de la grève annoncée par les pharmaciens, le ministre de la Santé reçoit les présidents du Conseil de l'ordre des pharmaciens et du SNAPO. Cette rencontre qui intervient à la veille du débrayage annoncée par les pharmaciens d'officine pour protester contre l'annulation de la majoration de la marge bénéficiaire décidée par les organismes de la sécurité sociale laisse supposer que Hasbellaoui veut à tout prix éviter la grève. Pour l'heure, aucune décision sur l'annulation ou le maintien de ce mouvement n'a filtré même après les assurances du ministre du Travail. Mourad Zemali a indiqué qu'«aucune décision de suppression de la majoration de la marge bénéficiaire des officines sur la vente des médicaments génériques n'a été prise», ajoutant que toute décision sera prise d'«un commun accord entre toutes les parties concernées». A l'issue de la rencontre nationale des directeurs des structures de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) et de la Caisse nationale d'assurance-chomage (CNAC), le ministre du Travail a souligné que «des négociations sont en cours entre la Caisse nationale de la sécurité sociale des non-salariés (Casnos), la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et les représentants des pharmaciens». Un bras de fer oppose le Snapo et les deux organismes de sécurité sociale, la Casnos et la Cnas, depuis plusieurs semaines à la suite de la décision de ces derniers de supprimer la majoration de la marge bénéficiaire des officines sur la vente des médicaments génériques. Initié en 2011, le système de majoration est venu en soutien à la production locale de médicaments et de produits génériques. Concrètement, le prix final du médicament intègre une majoration de 10% pour chaque produit générique commercialisé et une autre de 10% pour chaque produit fabriqué en Algérie. Pour le syndicat, la suppression de cette majoration affaiblira les pharmaciens et portera un coup à la production nationale de médicament et à sa disponibilité. Sur ce volet, la Fédération algérienne du médicament avait déjà tiré la sonnette d'alarme quant à la rupture de plusieurs médicaments sur le marché algérien. Aussitôt installé, le nouveau ministre a promis de prendre en charge cette situation due principalement aux retards accusés dans la délivrance des programmes d'importation et le contrôle des quantités de médicaments importés. Mokhtar Hasbellaoui a assuré les pharmaciens et les producteurs du "plein soutien des pouvoirs publics qui œuvrent à promouvoir la fabrication locale des médicaments et à réunir toutes les conditions permettant le renforcement des capacités nationales de production pharmaceutique», a souligné hier dimanche le ministère de la Santé à l'issue de sa rencontre avec les syndicats. L'entretien a porté sur les différents aspects liés à la production pharmaceutique et au développement des capacités nationales en la matière. Mais aussi sur l'éducation thérapeutique à l'indicatif du pharmacien d'officine, la professionnalisation du secteur de la distribution des médicaments, ainsi que l'amélioration et le renforcement de l'encadrement à tous les niveaux de la chaîne des produits pharmaceutiques. Plus important encore, cette rencontre «a été l'occasion de réaffirmer l'importance du dialogue responsable à tous les niveaux dans le cadre du renforcement et de l'amélioration des capacités de prise en charge de la santé publique», a souligné Mokhtar Hasbellaoui. L'entrevu avec la délégation du SNAPO a été l'occasion pour le ministre d'aborder d'autres questions notamment celles relatives «au renforcement du rôle du pharmacien dans la mesure où ce dernier joue véritablement le rôle d'auxiliaire des pouvoirs publics dans la chaîne des soins», relève le premier responsable du secteur.