Le syndicat a rappelé que "les incitations" ont été accordées par décret, sans aucune condition de substitution et sans la condition que les produits concernés ne soient pas interdits à l'importation. Le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) n'a pas tardé à répondre à Mourad Zemali, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, quant à l'affaire de la suppression de la majoration de la marge bénéficiaire des officines sur la vente des médicaments génériques. Ainsi, le Snapo veut plus de garanties concernant les déclarations du ministre qui a, pourtant, assuré qu'aucune décision de suppression de cette majoration n'a été prise. Le ministre, pour rappel, a ajouté que toute décision sera prise d'un commun accord entre toutes les parties concernées. Dans sa déclaration, le président du Snapo, Messaoud Belambri, a indiqué que le ministre n'a envoyé aucun signe rassurant aux pharmaciens à travers ses récentes déclarations. "Nous, nous n'arrêtons pas de dire que les négociations en cours sont bloquées et ils nous renvoient vers un nouveau round de discussions avec les deux directeurs généraux de la Cnas et de la Casnos." Il a ajouté qu'une rencontre est prévue pour aujourd'hui, lundi, mais sans aucune promesse d'apaisement. "On nous demande plutôt de tenir compte de la situation des caisses alors qu'on ne tient pas du tout compte de la situation des officines et de nos arguments", regrette M. Belambri. Et d'en déduire que "c'est un très mauvais signe envoyé par le ministre en direction des pharmaciens", lesquels, selon lui, "sont extrêmement déçus par cette position" et que "le mouvement risque d'aller vers le durcissement et même la grève nationale du tiers payant pour une durée illimitée". Et cela, avant de conclure que "l'intervention du Premier ministre est devenue inévitable". Le Snapo avait déjà expliqué, dans un communiqué, que "les caisses de Sécurité sociale, Cnas et Casnos, veulent supprimer les incitations pour les 358 DCI des produits de la production nationale interdits à l'importation. Cela correspond à 1 596 médicaments inscrits au sein de la nomenclature Chifa sur un total de 2 029 médicaments remboursables. Ce qui fera que 80% des médicaments de la production nationale vont perdre cette incitation accordée, à juste titre, aux pharmaciens dans le cadre du tiers payant". Le Snapo a rappelé, par ailleurs, que "ces incitations ont été accordées par décret, sans aucune condition de substitution et sans la condition que les produits concernés ne soient pas interdits à l'importation". De ce fait, poursuit le Snapo, "la Sécurité sociale ne peut pas invoquer, aujourd'hui, le motif de l'interdiction d'importation pour leur suppression, ni même l'absence de l'effort de substitution par le pharmacien, la rémunération de la substitution est régie par un autre article du décret". Le syndicat précise, en outre, que "devant l'acharnement des caisses à vouloir, à tout prix, supprimer ces incitations sans aucune autre mesure de compensation et après l'échec des discussions ayant eu lieu au cours des réunions avec les deux DG, de la Cnas et de la Casnos", le bureau national a décidé de recourir à l'action ultime "qui est la grève nationale de toutes les officines, mercredi 12 juillet 2017 de 8h à 13h". Et d'ajouter que le Snapo a saisi le ministre du Travail et le Premier ministre en leur demandant d'intervenir afin de surseoir à cette décision et que "les pharmaciens de toute l'Algérie sont mobilisés et déterminés à mener leur mouvement jusqu'au bout". "Ce mouvement de protestation sera un signe fort de la part des pharmaciens, exprimant leur solidarité et leur volonté de lutter pour la survie de leur profession et la défense de leur dignité et de leurs droits", conclut le document. B. Nacer