Alors que le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, affirme qu'aucune décision portant suppression des incitations n'a été prise, les responsables des caisses de Sécurité sociale campent sur leurs positions et le Snapo maintient son mouvement de protestation. Le conflit opposant le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) et les caisses de Sécurité sociale (Cnas et Casnos) ne semble pas connaître d'issue favorable pour les pharmaciens. Les déclarations, faites par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale en rassurant qu'aucune décision n'a été prise à propos de l'annulation des incitations, ont suscité colère et inquiétude au sein du Snapo. «Il n'y a aucun signe ou promesse d'apaisement dans les déclarations du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Il nous renvoie vers un nouveau round de discussions aujourd'hui (ndlr) et nous demande de tenir compte de la situation des caisses, alors qu'on ne tient pas du tout compte de la situation des officines et de nos arguments. C'est un très mauvais signe envoyé par le ministre aux pharmaciens et nous sommes extrêmement déçus par cette position», signale M. Belambri, président du Snapo, dans une déclaration rendue publique hier matin, tout en sollicitant le ministre, Mourad Zemali, d'user de son pouvoir pour surseoir à tout projet de suppression des incitations, prévues par le décret exécutif 09-396 du 24 novembre 2009. «Un appel réitéré suite aux positions figées des représentants des deux caisses Casnos et Cnas», a indiqué M. Belambri, qui s'est félicité de l'audience accordée, hier, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, aux représentants du Snapo et du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens. Le syndicat de pharmaciens d'officine menace de durcir le ton, s'il y a échec de la réunion d'aujourd'hui. «Nous sommes pessimistes quant à l'aboutissement de nos revendications, car les responsables des caisses de la Sécurité sociale campent sur leurs positions. Si eux ont trahi les pharmaciens et le Snapo qui a toujours répondu présent, nous, nous n'allons pas trahir la profession», a ajouté M. Belambri, qui n'écarte pas le recours au durcissement du mouvement de protestation et d'aller vers une grève nationale du tiers payant pour une durée illimitée. D'ailleurs, le haut conseil du Snapo, la plus haute instance du syndicat, réunie le 8 juillet 2017, regroupant les anciens présidents nationaux, les présidents des bureaux des wilaya, et les membres du conseil national élus par le congrès du 1er novembre 2015, a maintenu le mouvement de grève du 12 juillet de 8h à 13h. Le haut conseil rappelle que le Snapo reste ouvert au dialogue et continue les discussions avec les deux caisses dans l'espoir de trouver une solution définitive à ce conflit, tout en exprimant sa confiance et son soutien au bureau national et approuve toute décision prise par ce dernier pour la gestion de ce dossier, signale-t-on dans un communiqué rendu public, tout en réitérant l'appel au ministre du Travail afin d'intervenir pour surseoir à tout projet de suppression des incitations. Par ailleurs, dans un communiqué rendu public hier, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière signale que le Pr Mokhtar Hasbellaoui s'est entretenu hier au siège de son département ministériel avec le docteur Lotfi Benbahmad, président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, et M. Belambri, président du Snapo. Ces entretiens entrent dans le cadre «du cycle de rencontres de prise de contact du ministre avec l'ensemble des partenaires sociaux», précise le communiqué. Un Conseil interministériel consacré au dossier pharmacie est prévu ce jeudi. Selon une source bien informée, le Premier ministère a décidé d'ouvrir le dossier et examiner la problématique dans le fond afin de régler définitivement la question des majorations de 20% attribuées aux pharmaciens pour la dispensation du médicament générique, consacré par décret exécutif, en compensation à toutes les pertes enregistrées suite à l'instauration du tarif de référence et tous les frais engagés dans le cadre du tiers payant (traitement des ordonnances, recrutement du personnel, travail administratif, activation des cartes Chifa, etc.).