Image - Les filles, qui ne rient plus, écoutent leur mère avec attention. Le garçon, lui, garde le silence. Omar, je crois que je t'ai trouvé une femme ! Le jeune homme lève le nez de son assiette et lance en souriant : — Encore une... Ses deux sœurs, Amina et Farida, éclatent de rire. Celle qui vient de parler, Zahia, la mère, n'a pas envie de rire, elle. Elle est même très sérieuse. — C'est une fille de bonne famille ! — Elle fait la chorba comme toi ? demande Omar. — Arrête de te moquer de moi et écoute-moi. Le jeune homme pose sa cuillère, arrête de sourire et, affectant un air très sérieux, fait mine d'écouter sa mère. — Je t'écoute ! — C'est sérieux, je te dis... Je reconnais que les filles que je t'ai montrées jusqu'ici ne te convenaient pas, mais celle-ci, j'en suis sûre, te plaira... Elle fustige du regard ses filles qui rient sous cape. — Vous deux arrêtez, sinon, je vous fais sortir d'ici ! Elle se retourne vers Omar. — C'est une fille que ma cousine Malika m'a montrée... Elle est jolie et, surtout, c'est une fille instruite ! Elle enseigne dans un lycée... — Une enseignante ? dit Omar. — Tu veux une fille qui travaille, non ? — Oui, dit Omar... — Bien sûr, il faudrait qu'elle te plaise, mais je te dis qu'elle est jolie... Je voudrais au moins que tu la voies ! Les filles, qui ne rient plus, écoutent leur mère avec attention. Zahia s'adresse à elles. — Je voudrais que vous la voyiez, cette fille est jolie, intelligente, bien élevée, il ne lui manque vraiment rien ! — C'est à Omar de la voir, dit Amina. — Je sais que c'est à Omar, dit Zahia, prête à s'emporter, mais il doit d'abord savoir qu'elle existe ! — Ne te fâche pas, dit Omar. — Je voudrais que vous vous montriez un peu plus sérieux... A commencer, par toi, Omar ! Tu vas bientôt avoir trente-cinq ans et tu es toujours célibataire ! Tu attends peut-être que je disparaisse, comme ton pauvre père, pour que tu te décides à te marier. — B'îd char ! dit Omar, que Dieu nous préserve de ce que tu dis ! — Alors mon fils, il faut que tu te décides ! Commence déjà par voir cette fille dont je te parle... Omar garde un moment le silence puis dit : — Tu veux vraiment voir une fille pour moi ? Zahia le regarde, stupéfaite. — Bien sûr... Tu sais bien que je ne pense qu'à cela...Tu as quelqu'un en vue ? Tu connais une fille ? Omar hésite un moment, puis lâche : — Oui, la cousine Hayet... La fille de ton oncle Tahar ! A suivre