Armées de talkie-walkies, caméras et bâtons, des policières indiennes sillonnent à moto les rues de Jaipur, une ville touristique du nord-ouest de l'Inde, pour faire régner la loi dans ce pays où 40 000 viols sont enregistrés chaque année. Connue pour ses palaces et ses forts, la capitale de l'Etat indien du Rajasthan compte depuis mai une unité de police spéciale, uniquement composée de femmes. La cinquantaine d'agents patrouillent près des arrêts de bus, dans les parcs et aux abords des universités, lieux où, dans ce domaine, les risques seraient les plus élevés. Dans cette nation où le harcèlement sexuel ou les interpellations graveleuses sont trop souvent traités avec légèreté par les autorités, ces policières entendent bien faire régner l'ordre. «Le message que nous voulons envoyer est que nous n'avons aucune tolérance envers les crimes contre les femmes», explique Kamal Shekhawat, qui dirige l'unité. L'Inde présente un bilan déplorable en termes de violences sexuelles. Les experts estiment que les statistiques officielles sur les viols ne sont que la partie émergée de l'iceberg et que la plupart des cas ne sont jamais signalés ou répertoriés. La police nationale est très largement masculine, les femmes n'en constituant que 7% des effectifs.