Hommage - Une série de tableaux, toute une collection offerte à la mémoire de celle qui lui a donné la vie, sont exposés à la galerie Aïcha-Haddad (sise rue Didouche-Mourad). C'est le geste de tendresse de notre artiste-peintre à sa mère. Au sourire qu'elle arborait, illuminant son visage jusqu'à son dernier voyage, il y a tout juste une année. Un certain 5 août 2016. A son jardin d'Hydra où chaque plante, chaque arbre, chaque fleur parle encore d'elle. Mohamed Meliani ne tarit pas sur le bonheur que prodiguait sa mère aux êtres comme à l'espace vert de son jardin qu'elle entretenait avec amour. «Elle avait la main verte. Tout ce qu'elle plantait, prenait racine et s'épanouissait...», confie Mohamed Meliani. Aucune grisaille dans le regard du plasticien qui continue de cultiver le souvenir de «yema», de le vénérer. Oui, c'est bien cela, la vénération d'un fils. Et cette adoration on peut la voir à travers les tableaux créés. Des plans d'eau parsemés de nénuphars aussi réels que dans les lacs de Tonga et d'Oubeira où il a été s'en inspirer. Matins calmes et douceur. La mer et ses flots frémissants avec leur euphorie contagieuse. Le couple de chardonnerets aux joues fardées «oiseaux bien aimés des Algériens...», commente l'artiste. Mais pas que... dame nature. Des portraits. Une série de sourires. Celui d'un vieil homme édenté à la barbe rousse. D'enfants charriant la joie. Des jumelles délicates avec tout ce qu'il faut de «tebssima». Souriante fillette africaine débordante de joie de vivre. Aussi s'invite la vie urbaine ainsi que les vieilles résidences princières citadines ainsi que le Targui superbe dans son habit bleu. Dans la trentaine de créations, Mohamed Meliani n'a pas lésiné en conjuguant le bonheur et la félicité employant des tons abondants de gaieté pour déborder sur le visiteur. Cependant, une peinture représentant l'art musulman tranche avec le reste de l'exposition non sans donner plus de valeur au travail artistique du peintre. Magnifique toile en percale «préparée selon une méthode artisanale pour lui donner cette texture vieillie». Le couteau, le pinceau, les objets usagés comme les canettes de coca sont les instruments qui ont aidé à la création de cette collection d'œuvres réalisées en technique mixte, huile et aquarelle et que l'on peut voir jusqu'au 4 août. «Les arts appliqués sont ma spécialité que j'ai appris aux Beaux-Arts auprès de grands maîtres comme les professeurs Cherif et Bendabagh», explique-t-il. Né à Alger en 1965, Mohamed Meliani a suivi ses études au niveau de l'école des beaux-arts faisant partie de la promotion 1987. Il enseigne l'art depuis sept ans dans un collège d'Hussein-Dey et avoue qu'il apprend beaucoup avec ses élèves. Ces derniers, sont venus l'encourager durant cette exposition et admirer le travail de leur maître.