Résumé de la 1ère partie n De retour au pays, Mohammed fait la connaissance d'un compatriote, qui rentre avec son oncle malade. Ce serait une catastrophe ! — Oui, dit le jeune homme. Espérons que ça n'arrivera pas ! Il pousse le fauteuil devant lui. — Vous allez rejoindre la salle d'embarquement ? — Oui, c'est un peu tôt, mais je préfère arriver à l'avance, on ne sait jamais ! — Je vais avec vous, dit Mohammed, j'ai quelques achats à faire au free-shop, je vous rejoindrai vite, vous pourrez avoir besoin de moi... — C'est très sympa ! Le jeune homme pousse le fauteuil roulant, Mohammed le suit. Ils se disent leurs noms. Le garçon s'appelle Salah, le vieux Tahar. Ils découvrent qu'ils sont originaires de la même région d'Algérie et qu'ils vont dans la même ville. Salah a téléphoné pour qu'on vienne chercher l'oncle à l'aéroport. Mohammed est également attendu, les voitures pourront faire route ensemble et se porter assistance en cas de besoin. Ils passent les douanes puis se séparent à l'intérieur de la zone internationale. Mohammed fait ses achats, mais pas aussi vite qu'il le pensait à cause de l'affluence aux boutiques. Il s'empresse de payer et court presque pour rejoindre Salah et Tahar. Il les trouve à l'entrée de la salle d'embarquement. Salah est en pleine discussion avec les policiers chargés du contrôle des bagages de cabine et de la fouille des voyageurs. Tahar, lui, dans un coin est, comme tout à l'heure, dans son état de léthargie. Les yeux mi-clos, la bouche légèrement ouverte, il respire doucement, avec un petit râle. — Que se passe-t-il, demande Mohammed à Salah, vous n'êtes pas passés ? — Non, dit Salah, les policiers veulent faire venir un médecin pour voir si mon oncle est transportable ! — Mais il est transportable ! s'exclame Salah à voix haute pour que les policiers l'entendent. Les policiers l'ont bien entendu, mais ils ne font pas attention à lui. Ils font passer les passagers qui affluent maintenant en grand nombre. — Passe, lui dit Salah. — Non, dit Mohammed, je reste avec toi. Le vieux s'est remis à geindre. Les deux hommes s'approchent de lui. — Qu'y a-t-il, mon oncle ? dit Salah. L'homme fait des efforts surhumains pour parler. — Pourquoi n'embarque-t-on pas ? demande-t-il d'une voix très affaiblie. — Il y a les formalités et puis un médecin doit te voir... Il fait un effort pour se soulever. Il regarde son neveu et lance : — Un médecin ? Pour quoi faire ? Je veux rentrer chez moi pour mourir... Et il retombe sur le fauteuil roulant, épuisé par l'effort. — C'est la première fois qu'il parle depuis qu'il a quitté l'hôpital, dit Salah à Mohammed. A suivre