Dégâts - La filière de la tomate industrielle à Chlef a enregistré, cette saison, un bond considérable dans sa production dû à une hausse du rendement à l'hectare estimé entre 850 et 900 quintaux, ainsi qu'une augmentation de la surface exploitée de 600 hectares à 1 076 hectares actuellement. Face à cette production en hausse, la wilaya de Chlef ne compte qu'une seule unité de transformation privée, qui peine à gérer le surplus de production provoquant le mécontentement des agriculteurs, irrités devant les longues files d'attente et inquiets des dégâts occasionnés à leur production, a-t-on constaté. Après s'être félicité des indices de production positifs de la filière, le responsable du secteur, Mokhtar Belaïd a déploré le problème de transformation posé dans la wilaya, qui ne compte en tout et pour tout qu'une seule unité, accueillant en plus de la production de Chlef, celles d'Aïn Defla et de Relizane. Selon le chargé du service commercial, Sadek Meriem Khorafa, l'unité de transformation en question a procédé au relèvement de ses capacités par la création d'une deuxième chaîne de production, lui permettant ainsi l'accueil de 1 300 tonnes de tomates/jour, sachant que cette unité a conclu des contrats avec 198 agriculteurs de Chlef, Aïn Defla et Relizane. «Pour éviter un tassement de la production, un programme spécial a été fixé afin de permettre aux fellahs de récolter leur production suivant les capacités de transformation de l'usine, les deux s'étant accordés sur une récolte de 12 qx/ha/J», a-t-il fait savoir. Néanmoins, les agriculteurs, rencontrés par l'APS dans les files d'attente formées devant l'unité de transformation, ont exprimé leur mécontentement quant à leurs pertes, estimant la quantité de tomate non récoltée à 60%. Ils ont également évoqué les désagréments causés aux gros tonnages, dont l'attente dans les files peut durer 48h. Une durée qu'ils assurent suffisante au pourrissement des tomates. «De grandes quantités sont jetées dans les oueds au vu de la chaleur régnante», ont-ils déploré. Selon le président de l'Association de la tomate rouge, des producteurs de la tomate industrielle, Mohamed Benyamina, des mesures ont été prises afin de gérer cette crise et préserver l'intérêt des producteurs de la filière, par la création notamment d'une coopérative des producteurs de la tomate industrielle, qui aura pour mission la gestion de ce type de problèmes ainsi que la défense des droits des agriculteurs. Cette même coopérative se chargera, également, a-t-il ajouté, de fixer un programme pour la culture de la tomate de façon à ce que sa récolte ne se fasse pas dans la même période, et ce, dans un souci de réduction des files d'attente devant l'unité de transformation. Il s'agira également d'œuvrer à l'encadrement des contrats signés avec les unités de transformation et le développement de la filière en général.