Déclaration n Ahmed Ouyhia a présenté, ce dimanche matin, le plan d'action de son gouvernement devant les députés de l'Assemblée populaire nationale. Il a entamé son intervention en rappelant que l'Algérie avait résisté trois ans à la crise malgré une baisse de 50% de ses recettes en devises et la perte de la moitié de ses recettes fiscales. «L'Algérie a résisté grâce aux décisions du président de la République », a-t-il affirmé, en évoquant le remboursement anticipé de la dette extérieure dès 2005, le refus de recourir une nouvelle fois à l'endettement extérieur, la création du Fonds de régulation des recettes (FRR) et une gestion prudente des réserves de change. Aujourd'hui, le FRR est épuisé «depuis février dernier». Les réserves de change ont fondu de moitié, passant de 200 milliards de dollars en 2014 à «près de 100 milliards actuellement», a-t-il précisé. Pour les préserver, Ahmed Ouyahia a annoncé la poursuite de la politique des licences d'importation mises en place dès 2015. Selon Ahmed Ouyahia, le volume marché financier local est «faible» pour permettre un financement du Trésor via l'émission d'obligations. «Les banques, notamment publiques, n'ont plus beaucoup d'argent», a-t-il reconnu. Que peut faire l'Etat dans ce contexte ? . L'Algérie a besoin de 20 milliards de dollars par an pour combler le déficit budgétaire. Or, à un tel rythme, «sur quatre ou cinq ans, on risque de ne plus pouvoir payer les intérêts de la dette», a-t-il dit. Une situation qui conduirait le pays directement vers le FMI, a-t-il ajouté. «C'est pour cette raison que nous avons choisi de recourir au financement non-conventionnel», a-t-il expliqué. Face aux inquiétudes que suscite cette option, Ahmed Ouyhia a avancé sept arguments qui sont également des engagements : pas de surendettement extérieur. Selon le Premier ministre, la dette publique de l'Algérie ne dépasse pas actuellement 20% du PIB. Ce qui laisse au Trésor une marge confortable pour emprunter. Le financement non-conventionnel ne va pas affaiblir le dinar. «Le dinar baisse quand les réserves de change baissent», a-t-il expliqué. Avant d'argumenter : le dinar a baissé de 25 à 30% ces trois dernières années, sans l'existence du financement non-conventionnel. Le financement non-conventionnel ne va pas servir à financer la consommation. Le recours à ce financement ne va pas dépasser cinq ans. Le gouvernement s'engage à mener des réformes durant cette période. Pas de hausses des impôts dans la Loi de finances 2018. Le recours au financement non-conventionnel va permettre d'élaborer une LF sans hausse de taxes, a-t-il promis. Grâce à ce choix, l'Algérie «va sortir de cette impasse financière» sans «casser le rythme de développement» du pays, a enfin affirmé le Premier ministre.