Initiative - Une convention portant sur la préservation du patrimoine immatériel de la wilaya de Tizi-Ouzou sera signée prochainement entre la Direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et le Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), a-t-on annoncé hier à l'ouverture de la 2e édition du Salon du patrimoine immatériel. Considérant que la culture amazighe est une culture d'oralité dont la préservation nécessite une traçabilité et un travail de recherche auxquels seront associés des partenaires sociaux, des chercheurs et des spécialistes, la Direction de la culture et le CNRPAH signeront cette convention qui marquera ainsi le démarrage réel de ce projet, a expliqué à l'APS la directrice de la culture, Nabila Goumeziane. "Nous sommes en train de travailler avec le CNRPAH pour la préservation et la pérennisation du patrimoine immatériel de la région dans toute sa diversité et sa variété", a-t-elle affirmé, soulignant que le salon vise justement à préserver les traditions et les coutumes pratiquées au niveau local dans les différentes occasions. C'est dans cette même optique que s'inscrit la deuxième édition du salon qui, en plus des expositions sur l'héritage patrimonial local, se penchera sur la "fonction sociale de la fête religieuse de Taâchourt (Achoura) célébrée en Kabylie dans un esprit de solidarité et de partage", a-t-elle précisé. Cet évènement (Taâchourt), marqué par des waâdas (déjeuner collectif), timechret (un sacrifice de vaux ou de mouton collectif) au niveau des villages ainsi que par la préparation de plats et pains traditionnels spécialement pour l'occasion dans tous les foyers, constitue l'une des richesses patrimoniales qui nécessite d'être préserver", a-t-elle indiqué. Et comme l'évènement revêt un caractère religieux, la direction de la culture a rendu hommage lors de la première journée de la manifestation à l'une des figures emblématiques du chant religieux au niveau de la région, à savoir El Hadi Aït Ouares. Ce membre de la troupe de Maddih de la localité d'Aït Yahia dans la daïra de Aïn El Hammam a été honoré pour les efforts qu'il a consenti des années durant pour la sauvegarde et la préservation du chant religieux mais aussi la formation de jeunes artistes qui assurent aujourd'hui la relève. El Hadi Aït Ouares, très affaibli par sa maladie mais également très ému par l'initiative de la direction de la culture, a tenu à bercer l'assistance de l'un de ses merveilleux achwiks "La illah ila allah". Les adhérentes de l'association "Iselqam n talaght d'Ath khir" ont aussi enchanté le public par des "achwiks" que la femme kabyle chantait autrefois en assurant leurs tâches quotidiennes à l'intérieur de la maison ou dans les champs. Au programme de la manifestation, qui se poursuivra jusqu'au 29 septembre prochain, des conférences autour de Taâchourt et du patrimoine immatériel de la kabylie, des ateliers de conte et de poèmes pour enfants, ainsi qu'une rencontre littéraire prévue jeudi à la bibliothèque principale de lecture publique avec le directeur du CNRPAH, Slimane Hachi et une visite, vendredi au village d'Ath Khir dans la commune d'Ath Khelili.