Enjeux n «Face à des menaces de tout genre véhiculées, y compris par les réseaux sociaux, les pouvoirs publics travaillent à soustraire la jeunesse au discours et aux sirènes de la radicalisation» C'est la déclaration de la ministre de l'Education nationale lors de son intervention à la 39e session de la Conférence générale de l'Unesco. Benghabrit reconnait toutefois que pour faire sortir la jeunesse algérienne «du nihilisme et du désespoir personnel et social» il faut créer «des conditions sociales et professionnelles favorable». L'implication de cette jeunesse, qui représente la frange la "plus importante" de la population algérienne, et sa contribution au développement économique, social et culturel de l'Algérie constitue un "objectif essentiel" de la politique nationale de la jeunesse, a-t-elle souligné. La ministre a expliqué que cette politique fonde son action sur des "réponses adaptées aux différents besoins des jeunes, notamment en matière d'écoute, d'action, de loisirs, de développement, d'émancipation et d'accomplissement". Pour donner corps à cet objectif stratégique, la nouvelle Constitution s'est assortie de la mise en place d'un Haut conseil de la jeunesse, regroupant les institutions de la société civile représentatives de la jeunesse, a-t-elle ajouté, soulignant que ce haut conseil servira de lieu de rencontre, de concertation et de débat des jeunes. Il devra apporter, a-t-elle précisé, des "réponses adaptées et des plans d'actions efficients pour la mise à jour et l'application de la politique nationale de la jeunesse". Confronté au chômage, à la crise de logement, à l'absence de loisir, les jeunes qui représentent 70% de la population demeure dans la désillusion sans perspective aucune. Ils peinent à trouver leur place dans le paysage socio professionnel du pays en absence de stratégie de formation et d'éducation appropriée. Conscient de la situation de plus en plus dramatique de cette frange de la société, les pouvoirs publics tentent de trouver la solution à travers la refonte du système éducatif à même d'en faire des citoyens compétents et responsables. La ministre de l'Education a dans ce cadre affirmé que l'enjeu central pour le système d'éducation algérien consiste en une "meilleure" formation du corps d'encadrement pédagogique, relevant que les défis de l'Algérie sont "nombreux et complexes". "L'enjeu central pour notre système d'éducation consiste, aujourd'hui, en une meilleure formation du corps d'encadrement pédagogique et c'est l'objectif majeur de la Charte d'éthique du secteur de l'éducation nationale, mise en place en 2015, et à laquelle ont adhéré, d'une manière consensuelle, l'ensemble des acteurs de l'éducation nationale, syndicats y compris", a précisé la ministre dans son intervention à cette Conférence générale de l'Unesco. Pour Nouria Benghabrit, "si beaucoup a été fait, les défis auxquels doit faire face l'Algérie sont nombreux et complexes dans les secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de la culture et de la science". Elle a expliqué que le pays "doit assurer une bonne gestion des contraintes liées, d'une part, aux impératifs de développement comme la scolarisation, l'inclusivité, l'équité et la qualité et, d'autre part, une ouverture vers le monde avec ses catégorisations et ses indicateurs".