Offensive - Les troupes du régime et leurs alliés sont entrés mercredi soir dans la dernière ville de Syrie contrôlée par le groupe djihadiste Etat islamique. Selon Sana, l'armée, aidée de ses alliés, est entrée dans la cité de Boukamal dans la province pétrolière de Deir Ezzor (est), frontalière de l'Irak. «Les unités de l'armée et les forces alliées ont franchi les défenses de l'EI et sont entrées dans Boukamal, se livrant à de violents combats dans la ville», a indiqué l'agence. Soutenues ces dernières semaines par des raids intenses de l'aviation militaire russe, les troupes syriennes ont avancé vers Boukamal à partir du sud et de l'ouest. Et à partir de l'est, de l'autre côté de la frontière, les forces irakiennes ont acculé l'EI dans une zone frontalière. «L'avancée en direction de Boukamal a été opérée après que les troupes et leurs alliés ainsi que les forces irakiennes se soient retrouvés à la frontière entre les deux pays», selon Sana. Le Hachd al-Chaabi, dominé par des forces chiites, aide les forces gouvernementales irakiennes dans leur combat contre l'EI. Après avoir reculé dans la province de Deir Ezzor face à l'offensive du régime et à une autre menée séparément par une coalition arabo-kurde, les djihadistes s'étaient retranchés dans Boukamal. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats dans la province de Deir Ezzor, nombre d'entre eux vivant dans des conditions difficiles dans des camps installés dans le désert. Selon Linda Tom, du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) à Damas, quelque 120 00 personnes ont été déplacées ces dernières semaines. Début novembre, l'EI avait perdu la ville de Deir Ezzor, chef-lieu de la province du même nom et dernière grande ville sous son contrôle en Syrie mais aussi en Irak voisin. Elle a été reprise par le régime qui a lancé en septembre, avec le soutien crucial des alliés russe, iranien et du Hezbollah libanais, une offensive contre l'EI dans la province. Bien que Boukamal soit une ville moins grande que celle de Deir Ezzor, sa capture priverait l'EI de la dernière zone urbaine de son «califat» autoproclamé en 2014 sur les vastes territoires conquis à cheval entre l'Irak et la Syrie, et qui s'est effondré. L'EI s'était emparé de la quasi-totalité de Deir Ezzor et de sa province riche en pétrole en 2014, profitant du chaos engendré par la guerre en Syrie. L'EI ne contrôle plus que quelques villages et petites localités dans la province de Deir Ezzor, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ces derniers mois, l'EI a subi revers après revers en Syrie et en Irak où il ne reste désormais aux forces irakiennes qu'à s'emparer de la localité de Rawa et des environs désertiques dans la province occidentale d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie, pour en finir avec les djihadistes dans le pays. Mais malgré ses défaites, l'EI parvient à frapper en menant des attentats sanglants. Samedi, au moins 75 civils ont été tués dans un attentat à la voiture piégée commis par le groupe djihadiste dans la province de Deir Ezzor. Le conflit en Syrie a laissé le pays exsangue et morcelé entre différents belligérants dont certains étrangers venus en renfort de camps adverses. Il a fait plus de 330 000 morts et poussé des millions de Syriens à l'exil.