Dispositif - Toute violence, quelle qu'en soit la durée de l'incapacité causée par celle-ci, est passible d'une année à trois ans de prison. Le législateur algérien a adopté de nouveaux textes visant la protection des femmes mariées et considérant comme délit passible d'une année à trois ans de prison toute violence quelle qu'en soit la durée de l'incapacité causée alors que par le passé, il fallait une durée d'incapacité de 15 jours pour que la violence devienne délit, a précisé Sara Haouzi juge au tribunal de Bordj Bou-Arréridj. Un article nouveau, a ajouté la juge, punit d'un an à deux ans de prison le mari qui exerce n'importe quelle forme de contrainte et d'intimidation sur son épouse pour disposer de ses biens et ressources financières. Pas moins de 243 affaires de violence physique contre les femmes ont été enregistrées dans cette wilaya depuis le début de l'année en cours, a-t-elle indiqué hier samedi au cours d'une journée d'étude tenue à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cent quatre-vingt-deux affaires portent sur des cas de coups et blessures faits à des femmes, une sur une agression sexuelle et le reste a trait à la maltraitance, a indiqué le commissaire de police chargé de la communication à la sûreté de wilaya. «Les services de sûreté œuvrent à combattre ce phénomène et mettent à la disposition des citoyens un numéro vert pour dénoncer pareils cas», a précisé le même officier. A Mostaganem, pas moins de 80 femmes victimes de violence et en situation difficile ont été prises en charge depuis le début de l'année 2017 dans le Centre national d'accueil réservé à cet effet. Le centre a procédé à la réinsertion de 15 femmes dans le cadre de la médiation familiale (retour à la famille) et l'assistance en début de mariage. La directrice du centre a également fait savoir que le centre prend en charge actuellement 15 cas de différentes wilayas du pays ayant fait l'objet de violence sexuelle, corporelle et verbale, ou sont en difficulté au sein de la famille ou encore des sans-abri. Le Centre national de Mostaganem accueille les femmes et filles victimes de violence et celles en difficulté (19 ans et plus) pendant une année renouvelable et offre une assistance médicale, psychologique et sociale spécialisée à différents cas, a ajouté sa directrice. A noter qu'une convention a été signée entre le Centre national des femmes victimes de violence, l'Agence de développement social (ADS) et l'association «Chougrani» pour l'organisation des sessions de formation en faveur des locatrices du centre pour l'obtention d'un certificat d'aptitude pour l'assistance et l'accompagnement domestique des personnes âgées et handicapées moteurs. Le centre mis à la disposition des victimes un staff spécialisé pour l'insertion sociale et professionnelle à travers des sessions de formation, en collaboration avec des établissements de formation professionnelle et dans des classes d'alphabétisation. Des cas de violence à l'égard des femmes ont également été signalés dans la wilaya de Guelma. Ainsi, pas moins de 124 cas de violences faites aux femmes ont été enregistrés dans cette wilaya au cours des dix premiers mois de l'année 2017. La sûreté de wilaya a affirmé dans ce cadre que les signalements de violences faites aux femmes enregistrés entre le 1er janvier et le 31 octobre 2017 ont pour objet des actes de maltraitance et de coups et blessures commis notamment dans un cadre conjugal ou intrafamilial.