Evènement - La Fédération algérienne de football (FAF) organise, à partir d'aujourd'hui et pendant deux jours, un Symposium consacré au renouveau du football algérien, sous le haut patronage de Monsieur le président de la République. Ce matin se sont ouverts les travaux du Symposium sur le «Renouveau du football algérien», soit les 11 et 12 décembre, qu'organise la Fédération algérienne de football (FAF), en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et sous le haut patronage du président de la République. Cet événement, malgré quelques couacs organisationnels, était attendu depuis plusieurs semaines, d'autant qu'il a été annoncé dès l'élection de Kheireddine Zetchi à la tête de la FAF en mars dernier. Dans sa démarche et afin de renforcer davantage le programme de son mandat, Zetchi a estimé nécessaire de rassembler non seulement la famille du football, mais également tous les acteurs qui sont liés directement et indirectement au fonctionnement et au développement de ce sport afin de débattre et de sortir avec des résolutions et des recommandations capables d'être mises à l'œuvre sur le terrain. Dans son allocution en guise d'ouverture de ce Symposium, le président Zetchi a rappelé que «l'Algérie du football a marqué l'Histoire par des faits glorieux qui ont valu au pays de par le monde admiration et reconnaissance. Des choses positives ont été faites et aucune personne sensée ne pourrait le contester. D'ailleurs, quelques-uns de ceux qui ont œuvré à ces faits glorieux sont aujourd'hui parmi nous dans cette salle, sans oublier ceux que la mort a emportés Allah yerhamhoum, mais dont le souvenir et l'œuvre resteront éternels. Cependant, il faut avoir la lucidité de reconnaître que le football algérien vit actuellement un marasme et des turbulences à tous les niveaux, d'où la nécessité de faire une halte afin d'établir un constat objectif et sans complaisance sur ce qui ne va pas afin de trouver les solutions adéquates. Reconnaître l'existence de problèmes n'est pas une faiblesse, loin de là. Bien au contraire, c'est un signe de lucidité et de responsabilité à même de nous permettre de trouver tous ensemble, sans exclure quiconque, des solutions réalistes et applicables». Zetchi a souligné également que «des rencontres pour traiter des réalités et perspectives du football algérien, il y en a eu par le passé, initiées par nos aînés et frères, sous différentes appellations. Nous ne pouvons que nous remémorer, à ce titre, les assises du football organisées par le regretté Rachid Harraïgue, Allah yerrahmou. Or, le problème ne résidait pas dans le principe, mais plutôt dans la méthode. Aucune rencontre, aucune réunion, aucun comité, aucune commission, aucune fédération ne pourrait résoudre à elle seule des problèmes sans le concours et l'adhésion des pouvoirs publics. Le football algérien ne vit pas dans une bulle, coupé des réalités socioéconomiques de son environnement. Si renouveau il y aura, il ne peut être amorcé qu'avec la conjugaison des efforts de tous les intervenants : Fédération algérienne de football, pouvoirs publics, institutions, entreprises économiques, supporters, médias... Nous aspirons à faire de ce symposium un lieu de débat et de confrontation des idées et des contraintes afin que les recommandations qui en découleront soient le fruit d'une réflexion exhaustive et cohérente et engagent toutes les parties. Ce n'est pas un luxe. C'est une nécessité, tellement la réalité que la famille du football dans son ensemble vit au quotidien est amère». Espérons que les travaux des ateliers et de la plénière se dérouleront dans de bonnes conditions et que les résultats de cet événement soient pour une fois applicables sur le terrain par tous les acteurs concernés et à tous les niveaux, pour le seul intérêt du football national. Les quelques réalités du football algérien La gestion : Un professionnalisme de pacotille l La réalité est que le football professionnel, censé constituer la vitrine du football national à l'international au même titre que les sélections nationales, n'a de professionnel que le nom car miné par le manque de sources pérennes de financement, des mentalités figées sur des modèles éculés et le défaut d'une industrie du football fiable. Les clubs professionnels et leurs dirigeants sont en l'occurrence les premières victimes d'un environnement très défavorable, pris qu'ils sont entre le marteau d'un modèle économique dépassé et l'enclume de la pression des résultats. La base : Le football amateur dans la précarité l La réalité est que le football amateur, base de la pyramide footballistique et censé être le pourvoyeur de talents pour le football professionnel, végète dans des problèmes inextricables entre précarité, manque de moyens, délaissement et malversations dans certains cas. Le phénomène : Le dopage, l'autre face cachée l La réalité est que la médecine du football n'est pas reconnue en tant que spécialité spécifique et qu'il n'existe aucun statut légal pour le médecin de club ou le médecin de ligue. La réalité est que le dopage dans le football algérien a atteint des proportions alarmantes avec de nombreux cas avérés ces dernières années, ce qui appelle de nous tous pédagogie et fermeté devant le danger d'un tel fléau sur la santé des joueurs en premier lieu et sur la crédibilité de leurs performances en second lieu. L'erreur : Absence de la formation l Dans son intervention introductive au Symposium sur le Renouveau du football algérien, le président de la FAF a rappelé certaines réalités, au moins huit soit le nombre d'ateliers qui seront consacrés à ces thématiques. La réalité est que l'Algérie n'arrive plus à former des talents suivant un processus méthodologique et les quelques perles que nous avons sont des exceptions qui doivent leur émergence à la passion de certains clubs ou entraîneurs et à leur propre volonté de réussir. Le sifflet : L'arbitrage en otage l La réalité est que l'arbitrage, en dépit d'une avancée significative ces dernières années matérialisée par des prestations individuelles dans le plus haut niveau, n'arrive pas encore à faire l'unanimité, otage d'un climat de suspicion délétère, de bas calculs et de règlements de comptes qui ne servent nullement la corporation des arbitres. La maladie : Un football gangréné par la violence l La réalité est que la violence gangrène petit à petit le corps d'un football algérien déjà bien malade de son mode de fonctionnement, ce qui interpelle chacun de nous et nous exhorte à trouver tous ensemble des remèdes pédagogiques pour prévenir toute forme de violence et d'autres coercitives pour sanctionner avec la fermeté requise les irréductibles fauteurs de troubles. Les stades : Des infrastructures vétustes La réalité est que la construction et l'entretien des infrastructures n'ont pas suivi le rythme de l'évolution démographique et des besoins induits par la nouvelle conjoncture sportive et économique, d'où un déficit criard en matière de stades pour les compétitions et de terrains d'entraînement, aggravé par la dégradation de bon nombre d'infrastructures devenues vétustes. Les règlements : Des dispositions dépassées l La réalité est que le football algérien est régi par des règlements dont des dispositions sont dépassées, pour ne pas dire obsolètes, au vu des évolutions socio-économiques et du contexte particulier que vit chaque région, chaque palier, chaque catégorie et chaque club. La relation : Incompatibilité avec la presse La réalité est que la relation de la famille du football avec les médias gagnerait à être empreinte de davantage de professionnalisme et de sérénité de manière à ce que l'impératif commercial, somme toute légitime, ne prenne pas le pas sur l'objectivité dont doit se prévaloir tout média vis-à-vis de l'opinion publique. L'amertume : Le parcours médiocre des Verts La réalité, l'amère réalité, est parfaitement résumée par le parcours médiocre de la sélection nationale en éliminatoires de la Coupe du monde 2018, reflet du cumul d'un ensemble de facteurs qu'il s'agira d'analyser en toute objectivité et sans complaisance aucune afin de traiter avec responsabilité et lucidité.