Succès - Le chanteur a brillamment mené son concert dans la convivialité, faisant interagir son public avec chaque titre interprété, à l'instar d'«Essendou» et «Avava Inouva». Pour son deuxième soir consécutif, le gala d'Idir s'est déroulé, hier à Alger, dans la réjouissance, devant un public galvanisé, venu nombreux célébrer, dans la communion, le retour de l'artiste après une longue absence qui l'a tenu loin de la scène algérienne durant une quarantaine d'années. La coupole du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf a connu une grande affluence du public, venu de plusieurs régions d'Algérie fêter les retrouvailles avec Idir, une voix autochtone célébrant depuis une cinquantaine d'années l'identité amazighe et l'amour de l'Algérie, qui a longtemps manqué à ses fans, dans un gala à la portée singulière, organisé à quelques jours de la célébration -pour la première fois officielle- de Yennayer, nouvel an amazigh, désormais fête nationale. Dans une ambiance de grands soirs, taillée à la mesure du charisme de l'artiste et l'importance de ce grand évènement, le chantre de la chanson kabyle, visiblement ému de se voir accueilli par un public debout, a généreusement entamé son voyage avec les siens, dans un gala empreint de découverte (pour le jeune public) et de nostalgie. Reprenant, près de trois heures durant, le même répertoire que celui de la veille, Idir, rendant hommage à l'écrivain anthropologue Mouloud Mammeri, faisant lire sur la douceur d'un fond musical de sa composition, une poésie en prose, rendue par une des choristes de l'ensemble du collège Larbi Mezani de Beni Yenni, à travers laquelle le parcours exceptionnel de l'éminent penseur à été évoqué, sous les youyous et les applaudissement de l'assistance. Le chanteur a brillamment mené son concert dans la convivialité, faisant interagir son public avec chaque titre interprété, à l'instar d'"Essendou", une pièce célébrant la femme, et "Avava Inouva", entièrement rendues par l'assistance, téléphones allumés à la main, dans une ambiance électrique. Idir, rappelant la place de l'identité amazighe dans le paysage culturel algérien, a ensuite honoré la mémoire de Matoub Lounès, une autre icône de la chanson kabyle assassiné en 1998, en reprenant le refrain de "Es laâvits a ya vehri", une des nombreuses chansons au rythme ternaire du regretté qui a fait son succès en 1978, reprise en chœur dans la délectation. A l'issue de la représentation, les quelques 6000 spectateurs présents au concert, savourant encore le bonheur de ces belles retrouvailles, se sont levés une nouvelle fois en un mouvement, pour saluer l'artiste entouré de tous ses musiciens, scandant de manière ininterrompue son nom. Idir devrait entamer une tournée nationale à partir de mai prochain.