Oran Un inspecteur des douanes est directement impliqué dans une affaire de trafic qui lui coûtera la prison pour de très longues années. Nous sommes le 16 du mois en cours et le tribunal correctionnel d?Es-Seddikia, près la cour d?Oran, doit statuer dans l?affaire scandaleuse des quarante kilos de kif dans laquelle est impliqué un inspecteur des douanes, M. B. , 39 ans. Il n?est pas le seul à comparaître. En effet, son jeune frère, L. B., 36 ans, est lui aussi impliqué dans cette affaire qui a fait beaucoup de bruit. Par une belle journée de mai dernier, il y a un remue-ménage peu ordinaire au port d?Oran. On vient de procéder à la fouille d?une Citroën Xsara. Un véhicule dont le propriétaire n?est autre que L. B., frère du mis en cause. Les agents tombent des nues devant le spectacle qui s?offre à leurs yeux : sous les ailes arrière de la voiture, quarante kilos de kif étaient délicatement cachés? On procède sur-le-champ à l?arrestation du propriétaire du véhicule, L. B., ainsi que de son frère aîné, M. B., qui, ce jour-là, s?apprêtaient à quitter Oran pour Alicante à bord d?un car-ferry! Ainsi, M. B., inspecteur des douanes, et son frère se retrouvent à la barre dans la journée du 16 du mois en cours? M. B. y va fort : «? Monsieur le président, nous ne sommes pour rien dans cette affaire ! Je ne suis pas un trafiquant ! ? Que faisaient alors les 40 kilos de cannabis sous les ailes arrière de votre véhicule ? - Je vous jure Monsieur le président que j?ignorais qu?une telle horreur était cachée à l?arrière de la voiture ! En fait, le 13 mai 2004, mon véhicule étant tombé en panne, je l?ai confié à G. B. à Oran, avant de rentrer chez moi à Maghnia. Il avait dit qu?il allait faire son possible afin de la réparer? Deux jours plus tard, je l?ai récupéré et il était en état de marche. C?était le jour de notre embarquement? ? Essayez-vous de nous faire gober que c?est ce G. B. qui a caché la drogue à l?arrière de votre voiture ? - Nul doute, Monsieur le président ! Il y a autre chose : G. B. m?a informé qu?un certain Omar allait prendre contact avec moi une fois arrivé à Alicante. - Et pourquoi donc ? - Je devais remettre à cet homme la somme de 8 millions de centimes contre une grosse commande de cosmétiques destinées à G. B. - Et vous avez accepté ? - Bien entendu ! C?était un service et puis, je n?avais rien à perdre? - Donc, selon vous, c?est ce G. B. qui aurait dissimulé la drogue dans votre véhicule ? - Assurément, Monsieur le président ! - Je vous rappelle que lors des interrogatoires, vous avez cependant reconnu avoir tout planifié avec G. B.» Le procureur de la République a l?habitude de ce genre d?inculpés? ils nient alors que tout les confond. (à suivre...)