Résumé de la 2e partie Le riche se retrouva prisonnier dans la grotte des ogres et se cacha en les entendant arriver. Il cherchèrent partout, mais en vain. Ils chauffèrent alors les tisonniers et en piquèrent les peaux d'ânes. Ils finirent par toucher le malheureux, qui hurla. Les ogres se jetèrent sur lui et le dévorèrent, ne laissant que la tête. Le lendemain, en partant, ils suspendirent devant leur porte la tête et le burnous de leur victime. Le second frère, celui qui était pauvre, après avoir vainement attendu le retour du riche, décida d'aller à sa recherche. Arrivé près de la maison des ogres, il découvrit la tête dégoulinante de sang et le burnous de son frère. «J'ai toujours su que tu ne t'en tirerais pas et qu'ils te mangeraient», soupira-t-il. Il décrocha ce qui restait de son malheureux frère et reprit le chemin du retour. Pendant qu'il cheminait, du sang tombait goutte à goutte de la tête ; derrière lui, une alouette recouvrait de poussière la trace sanglante. Lorsqu'il fut près de la maison, l'oiseau passa entre ses pieds. Il le chassa. «C'est ainsi que tu me remercies du bien que je cherche à te faire ?» Et l'alouette reprit le chemin inverse, en découvrant toutes les gouttes de sang. Lorsque les ogres revinrent chez eux, le soir, ils ne trouvèrent plus la tête et le burnous. Ils se transformèrent qui en chevaux, qui en marchands, qui en outres d'huile. Il leur suffisait de suivre les traces laissées par le frère pour arriver à sa maison. Il faisait nuit noire lorsqu'ils frappèrent à la porte. «Qui va là ?, interrogea le frère. ? Des invités de Dieu, qui demandent l'hospitalité pour une nuit.» Le maître de maison les fit entrer. Il attacha les chevaux dans un coin de la cour, déroula des tapis pour les hommes dans un autre, et entreposa les outres près du réduit où dormait la servante. Avant la fin de la nuit, la servante se leva pour se mettre à moudre le grain de la journée. Comme elle n'avait plus d'huile dans sa lampe, elle voulut en prendre un peu dans les outres. Mais voilà qu?à chaque fois qu'elle s'approchait d'une outre, celle-ci sautillait et s'éloignait. Elle se mit à chanter tout en faisant tourner sa meule : «Lala et Sidi se sont endormis. Que Dieu endorme leur voix ! L'outre saute et se déplace.» Elle chanta tant et si bien qu'elle réveilla sa maîtresse, qui secoua son mari. Celui-ci alla voir la servante : «Fille de chien, qu'as-tu à chanter ainsi de si bon matin ?» Elle lui raconta ce qu'elle avait vu. «Ce sont des ghouls, des monstres, des ogres», dit-il. Il réveilla son fils aîné, alluma un grand feu et y jeta les hommes encore endormis, dans les outres. Il s'apprêtait à y précipiter les chevaux entravés, quand le fils supplia : «Père regarde combien cette jument est belle ! Laisse-la moi !» Le père eut beau lui dire que c'était une ogresse, le jeune homme ne voulut rien entendre. Le père finit par céder. (à suivre...)