Résumé de la 4e partie Voulant se venger du jeune homme, l'ogresse se transforma en une ravissante jeune femme et se rendit dans son village. Elle se dirigea vers un groupe de jeunes gens parmi lesquels se trouvait son ancien maître et déclara : «Hommes ! Vous allez vous battre contre moi.» Comme tous refusaient de s'en prendre à une femme, elle ajouta : «Celui qui me dominera sera mon époux.» Elle défit successivement tous ceux qui se mesuraient à elle. ll ne restait plus que le jeune homme qu'elle avait été sur le point de dévorer : «Et celui-là ? Pourquoi ne se bat-il pas ? ? Celui-là vient juste d'échapper à l'ogresse et il est encore trop faible. ? Tu as peut-être la baraka et pourra me vaincre.» On essaya de la dissuader, mais elle insista et le jeune homme dut l'affronter. Dès qu'il la toucha, elle tomba et il l'épousa. Le jeune couple s'installa dans la maison familiale. Le père possédait maintenant des troupeaux. Chaque nuit, l'ogresse se levait, choisissait la plus belle bête et la dévorait. Le cheptel diminuait au lieu d?augmenter. Le père s'inquiétait. Le berger lui dit : «Maître, je compte les bêtes en les faisant entrer dans la cour ; et je les compte en les emmenant au pâturage. Sois là demain matin et tu pourras constater que le troupeau diminue la nuit, dans ta cour.» Le père constata qu'au matin, un mouton manquait. ll se cacha au milieu du troupeau pour voir ce qui se passait. Au milieu de la nuit, sa bru vint dans la cour ,choisit un beau bélier et le dévora. ll en fut ainsi pendant trois nuits. La troisième fois, le père saisit la jeune femme par les cheveux : «Que fais-tu ici et à cette heure, fille de chienne ? ? Sidi, je suis venue prendre un peu de laine pour ma quenouille.» Le père emmena toute sa famille et quitta le pays. ll demanda aux autres habitants de partir aussi ; ne restèrent que son fils et l'ogresse, qui obligeait son mari à mener le troupeau près de l'oued et le menaçait : «Si une bête du troupeau ou quelque autre animal que ce soit met le museau dans l'eau, ton sang en une gorgée et ta chair en une bouchée.» (à suivre...) Traduit de l'arabe dialectal par Zineb Ali-Benali Contes Algériens de Christiane Achour et Zineb Ali-Benali Media-Plus Algérie (1993) L'Harmattan (1989)