Décidément la viande fraîche est comme l?Arlésienne. On en parle mais on ne la voit jamais. Où sont ses points de vente, quel est son prix, son acheminement, sa durée de vie, ses principaux importateurs ? Hier, Saïd Barkat, ministre de l?Agriculture, a tenté d?apporter quelques explications, au détour d?une balade au jardin d?essais d?El-Hamma. D?emblée, il a réfuté les propos selon lesquels il aurait donné des garanties à l?opinion nationale quant à la disponibilité de la viande fraîche sur le marché algérien. «La mission de notre département consiste en l?encadrement juridique de l?opération», a répondu le ministre, apostrophé à propos de l?importation de viande spécial ramadan, dont on ne connaît absolument rien après? 12 jours de jeûne. Au sujet de son absence sur la quasi-totalité des étals des boucheries, notamment dans la capitale, le ministre renvoie la balle aux experts : «Ils vous diront que la viande fraîche doit être écoulée dans les quatre jours qui suivent son arrivée au port et, de ce fait, on ne peut pas ramener de grosses quantités» a insisté le ministre, qui a fait savoir qu?«aucun privé n?ose prendre le risque de l?importation». Après cette brève explication, M. Barkat a tenu à rassurer tout le monde : «Soyez sûrs que cette viande arrivera dans toutes les wilayas. Regardez l?effet d?annonce de l?importation de viande fraîche, qui a fait baisser les prix sensiblement.» «Notre objectif est de faire profiter les catégories sociales les plus démunies qui ne peuvent pas acheter la viande à 850 DA le kilo. C?est pour cela que nous avons encouragé cette opération, qui ne concerne pas uniquement le ramadan mais qui durera au delà.» Hier, M. Bark aura tout dit sauf peut-être l?essentiel.