Ambition «L?artiste veut fusionner les styles.» Jeune et dynamique, Boughadou Lotfi, âgé de vingt-deux ans, s?est lancé à la conquête de la musique. Ses genres préférés sont le rap et le R?n?B. «C?est facile de m?exprimer», dit-il sur le choix de son style de musique, ajoutant que «tout le monde est en mesure de comprendre ce que je chante, il s?agit d?un langage courant, simple et direct». Et de reprendre : «Très jeune, j?avais la passion du le rap et du r?nb. Je les ai découverts à l?âge de 14 ans, où j?ai commencé à écrire les paroles, et ce n?est qu?en 1998 que je me suis vraiment lancé dans une carrière musicale, en enregistrant mon premier album : la samba et la bamaba. Cet album comprend douze titres. On y trouve des chansons rythmées, divertissantes, comme des chansons à thème qui racontent les maux sociaux ainsi que les soucis quotidiens de la jeunesse algérienne.» La même année, Boughadou Lotfi fait le grand voyage en Amérique (New York), où il fait la rencontre d?un groupe de rap new-yorkais, YBT, avec lequel il enregistre deux morceaux. «Mon voyage à New York, notamment ma rencontre avec YBT, m?a ouvert les yeux sur ce qui se fait ailleurs en matière de création musicale dans le style rap et R?n?B», précise-t-il. «J?ai eu l?occasion de faire avec eux des chansons. J?ai mieux appris les styles rap et R?n?B. J?ai appris également à mixer et remixer les chansons.» Boughadou Lotfi est resté six mois à New York, le temps qu?il fallait pour voir, apprendre et assimiler d?autres techniques et d?autres manières d?approcher la musique. De retour en Algérie, plus tard, en 2000, Boughadou Lotfi enregistre un second album : Dwell in hell (demeurer en enfer) à travers lequel il retrace ce qui se passe dans le monde, les conflits et les confrontations qui déchirent et tiraillent les communautés internationales, plongeant certaines d?entre elles dans l?anarchie et le chaos. Vient ensuite, en 2002, un troisième album, Life is so bad (la vie est mauvaise). «J?ai souvent entendu dire que la vie est mauvaise, et il se trouve que ce n?est pas le cas. La vie est belle, ce sont les hommes, mal intentionnés, qui l?ont rendu mauvaise», explique-t-il. Depuis, Boughadou Lotfi prépare son quatrième album ; «L?enregistrement est en cours. Mon album sortira, si tout va bien, en janvier 2005.» Boughadou Lotfi a, à son actif, un impressionnant palmarès musical : il a fait autant de scène (ici comme ailleurs : Tunisie, Niger, Mali, Cameroun, Sénégal, France, Allemagne, Angleterre, Québec, New York, Vénézuela, Brésil, Inde, Corée du Sud) que d?interviews radiophoniques à la Chaîne III et Radio El-Bahdja. Son parcours riche et varié a approfondi et renforcé ses connaissances en matière de musique, l?a emmené à penser à allier son patrimoine musical aux expressions musicales d?autres cultures, créant ainsi un style personnel, une nouvelle manière de dire la musique. «L?idée est de faire fusionner les styles, de mélanger les instruments, car c?est en s?ouvrant à d?autres cultures que l?on parvient à évoluer», souligne-t-il. Outre la musique, Boughadou Lotfi se passionne pour le théâtre et la danse. «Le théâtre me permet de m?initier à l?expression scénique, et pareil pour la danse, cela m?aide à mieux épouser la scène et m?y mouvoir», explique-t-il. Il est monté sur les planches d?un théâtre au Venezuela, et il a tenu un rôle dans deux téléfilms au Brésil. Autant d?expériences artistiques enrichissantes. Mais avant de se consacrer entièrement à la musique, Boughadou Lotfi, encore étudiant en statistiques, pense d?abord à décrocher son diplôme.