Dans un passé récent, l?Algérien se drapait dans ses habits traditionnels qui faisaient ainsi son identité. Malheureusement, aujourd?hui, face à la «percée» de la modernité et l?intrusion de la mode, ces tenues se retrouvent au placard. L?habit algérien a traversé les siècles comme l?histoire de ce pays. Il s?est imprégné ainsi des différentes civilisations qui ont marqué celle-ci. Un petit aperçu historique de l?évolution de cet habit s?avère donc important pour pouvoir appréhender l?avenir de celui-ci dans notre société. D?après les historiens, les femmes algériennes présentaient dans leur manière de se draper du pallium romain. Au XVIIIe siècle, Venture décrivait la «âbaya», un vêtement d?étoffe plus léger que la djallaba dont parlait Shaw en 1727 et qui était de tissage épais. Le haïk, premier vêtement connu, était une longue pièce rectangulaire de laine grossière. Il entourait deux fois le corps après avoir recouvert la tête. Vient ensuite la âbaya, différente de celle des Mozabites et des Bérbères citadins puisqu?elle est dépourvue de couture sur les côtés. Cette âbaya était faite en lainage pour l?hiver et en cotonnade pour l?été, sans rien porter dessous, car l?usage de la chemise était encore inconnu. Le chevalier d?Arvieux, au XVIIe siècle, fait une distinction de la qualité du haïk chez les marabouts dans les campagnes au lieu du vêtement de lainage : «Ils ont un grand drap de laine qui les enveloppe de la tête au pied. Ils prétendent marquer par là la pureté de la religion et leur caractère.» Ibn Khaldoun signalait, avant le XVIe siècle, les deux pièces qui constituent le vêtement des femmes nord-africaines : il s?agit du haïk et du burnous. Ce dernier se remarque toujours dans les régions rurales comme autrefois. Au XVIe siècle, une autre forme de robe est introduite en Kabylie, c?est la robe turco-balkane devenue par la suite l?unique habit de la femme dans cette région.