Hommage Les gouvernements français n?ont jamais accepté le caractère héroïque de la démarche de ces hommes libres. Les Algériens ont mis très longtemps à le reconnaître. Ils s'appelaient Maurice, Raymonde, Henri ou Lucette. Français d'Algérie, ils ont combattu auprès des Algériens lors de la guerre de Libération nationale. Pourtant, peu d'entre eux sont sortis de l'anonymat. En juillet 2002, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a inauguré une stèle, située à Alger entre la place des Martyrs et l'entrée de la commune de Bab El-Oued, réhabilitant ses «porteurs de valises» oubliés. Un hommage porté à ces hommes et femmes épris de paix et de liberté, qui ont témoigné avec sacrifice et courage, pour la dignité du peuple français et l'honneur de la France, durant la guerre de Libération nationale et qui ont soutenu sans relâche et dans la fidélité à leurs principes le combat du peuple algérien pour son émancipation. Cette stèle fait référence à tous les Français anonymes engagés aux côtés des Algériens, en particulier à Maurice Laban, à qui l'historien Jean-Luc Einaudi a consacré un ouvrage. Natif de Biskra, où ses parents étaient instituteurs, il s'engage d'abord dans les Brigades internationales durant la Guerre d'Espagne. Il en revient avec de graves blessures. Membre du Parti communiste algérien, il rejoint le maquis aux côtés du FLN et sera tué le 5 juin 1956 en même temps que l'aspirant Maillot. Il avait alors 42 ans. Il a fallu attendre 2001 pour voir enfin une rue de la ville de Biskra porter le nom de ce héros. En revanche, Raymonde Peschard, arrêtée et torturée jusqu?à la mort dans la région de Batna, n?a pas eu un tel hommage. Elle n?est pas la seule. Ce qu?il y a lieu de relever, c?est que les gouvernements français successifs n'ont jamais accepté le caractère héroïque de la démarche de ces Français et les Algériens ont mis très longtemps à le reconnaître.