Résumé de la 6e partie Le jeune homme prépara à manger et nourrit le vieil homme qu?il trouva seul et malade. Le visage blême et flétri du vieil homme reprit vie et son regard terne s'éclaira. Il remercia chaleureusement son invité et lui fit une surprenante confidence : «On m'appelle Amghar Azemni. Je suis né il y a si longtemps que je ne saurais te dire quand exactement. Je suis condamné à vivre vieux éternellement. Hélas, il y a quelques jours, un serpent m'a mordu et son venin m'a immobilisé sur mon lit. Le poison ne me fera pas mourir, mais il infecte mon corps.» Le jeune homme se proposa d'aspirer le poison de la blessure. Le vieil homme lui désigna la cheville que le serpent avait mordue. Une fois le poison totalement aspiré, l'homme se sentit soulagé et remercia le Seigneur de lui avoir envoyé un invité si généreux et si délicat. «Mon garçon, je ne sais comment te remercier. Tu m'as été d'un grand secours. Que les portes du Ciel te soient toujours ouvertes ! Et que tes désirs se réalisent !» Le jeune homme questionna son hôte : «On dit de toi que tu sais tout sur tout. Arrives-tu à deviner ce qui me fait voyager depuis des semaines, ô sage homme ? ? Oh ! Je sais déjà que l'amour fait battre ton c?ur et qu'il t'a jeté sur les chemins imprévisibles de l'aventure !» Le jeune homme livra alors à son ami toute son histoire ; il n'omit aucun détail. Son auditeur resta silencieux ; il hochait de temps à autre la tête. Quand il eut fini son récit, le jeune homme demanda au vieux sage : «J'ai besoin de savoir où se situe le pays aux sept fleuves pour tuer les sept pieuvres qui les habitent. Si je parviens à ramener les têtes tranchées des pieuvres, le maléfice se brisera et la perdrix redeviendra princesse comme avant. ? Mon brave garçon, tout seul tu ne peux te mesurer aux sept pieuvres géantes. Mais, comme tu possèdes un c?ur généreux et intrépide, je vais t'aider à réaliser ton v?u. Dans le coffre que tu trouveras sous mon lit, il y a un sabre qui date de mille ans. D'innombrables et vaillants héros me l'ont emprunté pour vaincre de redoutables ennemis. Ce sabre a le pouvoir de trancher les têtes de tous les monstres possibles et imaginables vivant sur la terre ou sous la mer. Je veux bien te le prêter, à condition que tu me le rapportes lorsque tu te seras acquitté de ta mission héroïque ! ? Sans faute !» s'exclama le jeune homme, fou de joie à l'idée de pouvoir se battre et libérer sa bien-aimée, qui hantait déjà toutes ses pensées. Il prit le sabre magique, complimenta son bienfaiteur et s'en alla, fièrement, défier son destin. (à suivre...) (*) Extrait des Contes magiques de Haute Kabylie, de Salima Aït Mohamed, 1999. Éditions Autre temps, collection Temps contés.